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Poches Personne bouge

mars 2011 | Le Matricule des Anges n°121 | par Anthony Dufraisse

Personne bouge

Un truand, Jimmy Luntz ? Plutôt un magouilleur, un type un peu paumé, un peu trop joueur, très endetté. Gambol, par contre, c’en est un, et un vrai de vrai. Tout en lui respire la violence et le porte-flingue. Comme tous les hommes de main, il a les pognes souvent sales. Au service d’un parrain local, peu lui importe de verser le sang ; il ne connaît que le langage des poings et celui de la poudre. C’est par un mano a mano entre ces deux-là que commence le livre de Denis Johnson qui nous avait habitué, notamment avec Arbre de fumée, à des livres autrement plus copieux. Bien moins épais que les précédents, celui-là n’est toutefois pas moins prenant. Avec ces personnages folklos et une ambiance électrique, c’est à l’univers de Tarantino que l’on pensera en lisant ce roman, noir comme un double expresso. Situé dans l’arrière-pays californien, il raconte la cavale d’un couple improvisé, celui que forme Jimmy avec Anita, une jeune femme aussi trouble que troublante. Ce que l’on pense d’abord n’être qu’une simple histoire de vengeance entre Gambol et Jimmy va s’épaissir à mesure que le passif de la jeune femme fraîchement divorcée vient s’ajouter à celui de son compagnon de déroute. Une histoire qui abonde en scènes crues car il ne s’agit pas, pour Johnson, de faire des manières mais de frapper fort. Une histoire où tout grésille : les néons tremblotent, les radios se brouillent et les sentiments sentent la friture. Personne ne joue vraiment franc jeu. L’humour noir de l’auteur, qui n’exclut pas une certaine tendresse, donne le ton de cette échappée qui tourne en rond à travers les paysages d’une Amérique atemporelle, comme figée. Cette Amérique des motels miteux et des routes poussiéreuses qui apparaît au lecteur comme un grand corps groggy, peuplé d’ombres et de tombes ouvertes, et dont l’apathie contraste singulièrement avec la nervosité des protagonistes. Un roman d’où s’écoule un sang d’encre qui tache comme du gros rouge.

Anthony Dufraisse

Personne bouge
Denis Johnson
Traduit de l’américain par Brice Matthieussent
10-18, 203 pages, 7,90

Le Matricule des Anges n°121 , mars 2011.
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