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Dossier Littérature et engagement
Le « néo-polar »

mai 2012 | Le Matricule des Anges n°133 | par Lionel Destremau

La littérature noire s’empare aujourd’hui du monde tel qu’il est, usant du medium romanesque sans porter d’étendard.

Nombre d’auteurs espagnols revendiquent leur couleur politique, en tant qu’individu et en tant qu’auteur. À l’inverse, les Américains n’en parlent quasiment jamais, et même Ellroy, conservateur, en fait rarement cas, le monde qu’il décrit dans ses romans se suffisant à lui-même, impliquant implicitement une critique sociale. Si la question de l’engagement se pose au polar français, c’est peut-être justement parce qu’elle est très française dans la constitution historique du genre dans l’Hexagone.
Entendons-nous bien, c’est, essentiellement, du roman noir qu’il s’agit, bien plus que le roman policier à énigmes, le thriller jouant sur le frisson du suspense, et leurs versions historiques ou d’anticipation. Pour le dire (très) vite, dans le policier traditionnel un crime a lieu, est résolu, un coupable est trouvé, qui vient démontrer que la nature humaine comporte, fondamentalement, une part malfaisante essentielle. Mais, malgré l’horreur du crime, on a résolu une équation, et le monde retrouve un semblant de stabilité. Tandis que dans le roman noir la barrière entre le Bien et le Mal est souvent beaucoup plus ambiguë, et le coupable est plus une société organisée qu’un individu. On aura cependant mis le doigt là où ça fait mal, dans les rouages du système social et politique, et montrer que l’injustice du monde va continuer d’exister, prendra peut-être seulement une autre forme.
C’est ainsi qu’une dimension politique baigne le roman noir tel qu’il s’est constitué en France, depuis les années 70, sous la houlette de Jean-Patrick Manchette et de ce que l’on a nommé « néo-polar ». Le genre s’est même défini en tant que littérature qui poursuivait un engagement militant, principalement à l’extrême gauche (quand bien même il y eut aussi des représentants à l’extrême droite, minoritaires, tel ADG). Cette veine « néo-polar », dont Manchette lui-même se gaussait, tant il se défiait d’une éventuelle récupération institutionnelle, s’inscrit pleinement dans cette « littérature du Mal » qu’est le polar, écartant la profondeur psychologique ou les figures d’un discours normé qui expliquerait les motivations des personnages pour privilégier l’acte, jouant à la fois sur la gravité des situations et sur le second degré en maniant l’ironie, voire l’humour noir à dessein. Parmi les auteurs français qui ont suivi, citons Thierry Jonquet, Jean Vautrin, Frédéric H. Fajardie, Jean-François Vilar, Serge Quadruppani, Didier Daeninckx, Jean-Bernard Pouy. Tous font preuve, d’une manière ou d’une autre, d’une critique sociale radicale en adéquation avec leur désir d’engagement politique.
Qu’est devenu cet engagement dans la littérature noire aujourd’hui ? Il s’est transformé. Progressivement, une partie du néo-polar et ses épigones a pu sombrer dans une forme de posture socialisante où la position anti-système tournait à la moralisation, où le roman devenait tribune. La génération qui a repris le flambeau, post-néo-polar, l’a compris. Pour...

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