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Dossier Marcel Cohen
Au nom des siens

juin 2013 | Le Matricule des Anges n°144 | par Thierry Guichard

Les deux livres qui paraissent cette année donnent à voir la source et les chemins pris par l’écriture de Marcel Cohen sans pour autant briser le silence sur quoi semblent reposer les textes. Une œuvre suspendue, délicate et violente, faite de fragments du monde.

Il arrive parfois que dans l’œuvre d’un écrivain, un livre éclaire rétrospectivement ceux qui l’ont précédé d’une lumière qui révèle les ombres enfouies en eux. Qu’il soit comme la pièce manquante d’un puzzle dont la signification, d’un coup, changerait au moment où on l’ajoute aux autres. Faite de détails saisis par un observateur aussi fin que discret, l’œuvre de Marcel Cohen dissémine des fragments d’un monde irréfutable posés sur la table d’écriture comme les traces d’une civilisation disparue. « Faits » réels et visibles, dont pourtant l’accumulation finit par faire entendre une absence incommensurable, un vide absorbant. En faisant, dans Sur la scène intérieure le portrait des siens, de sa famille déportée et assassinée, l’écrivain désigne plus sûrement la nature de cette absence : à la fois intime et universelle, elle s’ancre dans le cœur de l’enfant survivant tout autant que dans toute la condition humaine. À des années-lumière propose une lecture complémentaire de l’œuvre en désignant les pistes qui s’offrent à l’écrivain pour arpenter, par les livres surtout, ce que les siens lui ont légué le 14 août 1943 en le sauvant, d’un geste des camps de concentration : la vie. La tentation était donc grande, puisque l’écrivain entrouvrait son atelier d’écriture, de l’y suivre. Reste que Marcel Cohen pratique le retrait avec une élégance rare et pose, sur son œuvre, un regard qui l’exclut de facto du tableau. Une manière, peut-être, de se mettre toujours du côté des absents.

Marcel Cohen, Sur la scène intérieure et À des années-lumière, vos deux derniers livres, semblent dresser le cadre dans lequel s’inscrit votre écriture. D’un côté, l’histoire intime, la scène originelle, les camps d’extermination auxquels vous échappez de peu (mais auxquels votre famille n’échappe pas) et de l’autre l’universel, la littérature et l’histoire, l’écriture du monde dans laquelle vous puisez la matière de vos livres. Vos livres sont-ils des moyens de combler une béance intime à partir du matériau que l’histoire littéraire ou philosophique vous fournit ?
Sur la scène intérieure est un « tombeau », au sens littéraire de ce terme, en hommage à ma famille. Mais je préfère de beaucoup le terme de « dépôts de savoir », utilisé par Denis Roche pour l’un de ses livres. Ce terme a l’avantage d’exclure toute idée d’éloge. Plus simplement, je ne voulais pas que les photos de mes parents finissent un jour dans une valise, sur un trottoir, au Marché aux puces, parmi des milliers d’autres photos d’anonymes. Mes rares souvenirs d’enfant, et le peu que j’ai pu apprendre sur ma famille, sont venus s’agglutiner autour des photos. C’est à peu près tout.
Notons que l’anonymat et l’ignorance du passé, auxquels je voulais arracher ces photos, étaient le cœur même du projet nazi. Avant de tuer les vivants, ils rasaient les cimetières. Ils estimaient, et à juste titre, qu’une communauté sans passé n’avait plus d’avenir. Ils tuaient donc les victimes deux...

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