La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Poches Cinéma et autres nouvelles

juillet 2013 | Le Matricule des Anges n°145 | par Dominique Aussenac

Cinéma et autres nouvelles

Deuxième été sans Tabucchi (1943-2012). Sa subtilité, sa lucidité, sa grâce nous manquent. Passeur de l’œuvre de Pessoa, le moustachu binoclard à la frêle apparence condensa dans ses écrits, la puissance et la gravité d’un Pirandello, l’ingéniosité malicieuse d’un Calvino, l’élégance sombre de Pavese. Il sut transformer l’intranquillité, le problème de l’identité et de la fausseté des perceptions en une apparente légèreté toute cinématographique. D’ailleurs, ses romans et nouvelles adaptés au cinéma ou théâtre furent toujours des réussites. Que ce soit le somptueux Nocturne Indien filmé par Alain Corneau, le caustique Pereira prétend par Roberto Faenza ou encore Requiem par Alain Tanner. Les trois nouvelles de Cinéma sont tirées de Petites équivoques sans importance, un recueil qui en comportait treize, publié en Italie en 1985. « Rébus » met en scène une comtesse élégante et un garagiste, passionné de voitures anciennes. Sur un fond d’intrigue policière, de menaces, Tabucchi nous transporte en Bugatti de Paris à Biarritz. Faux-semblants, fausse rencontre, fausse histoire d’amour qui se termine en queue de poisson sur une plage. « Mais pourquoi vous intéressez-vous aux histoires des autres ? Vous aussi, vous devez être incapable de remplir les vides entre les choses. Vos propres rêves ne suffisent-ils pas ? » jubile-t-il ! Avec « Les trains qui vont à Madras », l’Italien lusophone prend encore des chemins de traverse, évoque l’Inde dravidienne, la quête d’une statue et une rencontre à la fois lumineuse et sombre avec un érudit aussi mystérieux qu’un miroir déformant. La troisième nouvelle, éponyme, mêle un épisode tragique de l’occupation allemande et son adaptation cinématographique. Les acteurs veulent y vivre leur propre vie, en imposant d’autres dialogues. « - Adieu Eddie, murmura Elsa, et elle lui tendit la main. - Nous nous reverrons dans un autre film ? demanda-t-il. - Mais qu’est-ce qu’il dit !, hurla le réalisateur derrière lui, quelle connerie il est en train de dire ! ? » Trois histoires qui révèlent magnifiquement que la vie est un rendez-vous improbable, en premier lieu avec soi-même.

Dominique Aussenac

Cinéma et autres nouvelles
Antonio Tabucchi
Traduit de l’italien par Bernard Comment
Folio bilingue, 160 pages, 5,30

Le Matricule des Anges n°145 , juillet 2013.
LMDA papier n°145
6,50 
LMDA PDF n°145
4,00