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Poésie Le Monde est un autre

mai 2014 | Le Matricule des Anges n°153 | par Richard Blin

Lire Jean-Yves Bériou, c’est entrer dans l’orbe d’une mystérieuse forme de présence, se retrouver de plain-pied dans un monde où registres sensoriels et règnes naturels interfèrent. Un monde en constante métamorphose, où « des quatre points cardinaux, farouche, le temps s’avance », où « les échos sont des roses humides dans le regard des bêtes », où l’alouette a « la tête qu’on veut bien lui prêter / une tête de jazz à la marée montante ». Un monde où des émeutiers peuvent prendre le temps « de regarder au loin, passer les oies sauvages », où l’ombre « est un chien, peut-être », où le corbeau peut avoir une « tête d’amant qui tourne en rond dans les patios d’un ciel d’orage ».
Conjuguant la nature obscure des choses aux éclairs de l’intuition, Jean-Yves Bériou recrée le monde, nous introduit dans un univers comparable à celui dont les mythes et les légendes ont gardé le souvenir. Et ce monde autre est un monde mouvant et libre, rendu à sa splendeur sauvage. D’où un festival d’images se suffisant à elles-mêmes, s’enchaînant librement au rythme des battements du cœur de l’enfance, ou de l’entrée en transe du chaman, ouvrant le temps, l’espace, le ciel, la terre, l’enfer. « Nous n’avons plus de têtes, nous sommes les vieux oiseaux du soir sans tête, les mannequins d’osier qu’on dresse sur les bûchers ». Une écriture qui ravive l’émotion frémissante et nue des chants primitifs, qui s’ouvre aux éclats mystérieux d’une mémoire et d’un monde ouvert à toutes les osmoses. « La voile noire, le bûcher des seins, le freux insomniaque à la vitre du brouillard, mon moulin va trop vite, mon moulin va trop fort ». Sous ce petit air de chanson, ce sont les assises mouvantes du réel qui nous sont dévoilées, une réalité où tout est vivant – la nuit, le ciel, les fantômes, les os. « L’enfant écoute bavarder un os / dans le lit défait d’un cheval ».

Richard Blin

Le Monde est un autre
Jean-Yves Bériou
L’Escampette, 78 pages, 13

Le Matricule des Anges n°153 , mai 2014.
LMDA PDF n°153
4,00