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Théâtre A plates coutures

juin 2015 | Le Matricule des Anges n°164 | par Laurence Cazaux

A plates coutures

En 2012, à quelques mois de l’élection présidentielle en France, l’usine textile Lejaby est menacée de liquidation. Elle devient le symbole de la dévastation du tissu industriel français. Les hommes politiques (Nicolas Sarkozy, Laurent Wauquiez, Arnaud Montebourg…) se pressent à son chevet. L’atelier d’Yssingeaux en Auvergne comporte 93 personnes. Les premières manifestations d’ouvrières débutent dès 2010. La Compagnie de théâtre Nosferatu, en résidence association au théâtre d’Yssingeaux, assiste à ces manifestations. Sa metteure en scène, Claudine Van Beneden, décide de passer une commande d’écriture à Carole Thibaut à partir de collectes de témoignages d’ouvrières. Une pièce leur est dédiée, À plates coutures, librement inspirée de leur histoire. Un théâtre de la parole, très ancré dans le réel, pour redonner voix à ces femmes et à leur lutte. « Les métiers de femmes c’est plus bas en tout même en droits de licenciement », dira Géraldine, l’un des personnages de la pièce. Et les ouvrières de calculer : elles produisent six soutiens-gorge à l’heure qui se vendent au minimum 50 euros en magasin pour un coût de main-d’œuvre de 2 euros environ. Alors elles occupent l’usine, elles essaient de résister, de s’organiser, de ne pas sombrer. La pièce est structurée par de grands monologues qui oscillent entre une impression de désolation et un sentiment de fierté de ne pas se laisser faire. Un théâtre social et politique, simple et émouvant. Qui fait toucher du doigt les traces laissées par de telles luttes : le sentiment que tout bascule, pas seulement le travail mais la vie tout entière. Pour la petite histoire, l’atelier d’Yssingeaux a été repris par un groupe de maroquinerie, qui fournit notamment Louis Vuitton. 64 couturières sur 93 ont eu droit à une formation et une reconversion.

L. Cazaux

À plates coutures
Carole Thibaut
Lansman, 60 pages, 10

Le Matricule des Anges n°164 , juin 2015.
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