La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Domaine français La Clarinette

juin 2015 | Le Matricule des Anges n°164 | par Franck Mannoni

La vie et l’œuvre de l’écrivain franco-grec Vassilis Alexakis sont indissociables. Bien malin qui pourrait distinguer la réalité du fictionnel, le souvenir reconstruit du compte rendu précis de l’événement. Quel intérêt d’ailleurs, car les faits s’effacent devant l’urgence de cette longue lettre dialoguée pour un ami disparu : en 2013, l’éditeur Jean-Marc Roberts décède d’un cancer. Vassilis Alexakis poursuit avec lui les discussions qui ne seront plus, réfléchit aussi beaucoup, sur Paris, les Parisiens, le déracinement, l’écriture, la critique, la Grèce antique, la Grèce touchée par la crise. L’imparfait caressant et doucement nostalgique rythme le discours et signe le manque : « Mon livre était sorti en septembre, les critiques étaient bonnes, tu espérais que nous aurions un prix ». Dans un même paragraphe, souvent dans la même phrase, l’auteur opère un lissage, place sur le même plan la maladie, l’écriture, les gens. Alexakis se livre même à des tentatives de littérature comparée : « Tu as inventé un héros modeste, qui se tient volontiers dans l’ombre, qui subit les événements plus qu’il ne les commande (…). Contrairement à moi, tu laisses libre court à ta sensualité ». L’écrivain s’attarde sur les sentiments, les passions, voit les corps en esthète, mais les replace aussi dans leur réalité crue lorsqu’ils sont rongés par les traitements et le mal qui gagne. Plus qu’une ode à l’amitié, La Clarinette est un hommage à la curiosité permanente qui doit animer toute existence. « Nikos m’a conseillé de lire un roman de Yorgos Theotokas, Malades et Voyageurs, paru en 1964, qui couvre la période qui s’étend de l’invasion allemande à la guerre civile ». Le roman célèbre un humanisme du quotidien, éclairé, qui pose plus de questions qu’il n’apporte de réponses. Parfois les constats sont sans appel : « Nous sommes entrés dans une nouvelle ère hélas : nous dissimulons nos soucis, nous portons sur les autres un regard peu amène, nous ne leur faisons plus confiance ». Tout l’inverse de La Clarinette.

F. M.

La Clarinette
Vassilis Alexakis
Seuil, 351 pages, 21

Le Matricule des Anges n°164 , juin 2015.
LMDA papier n°164
6,50 
LMDA PDF n°164
4,00