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Entretiens Un monde enfoui

mars 2017 | Le Matricule des Anges n°181 | par Thierry Guichard

Qui n’a pas rêvé devant un lac artificiel à la vie que l’eau a noyée ? Emmanuelle Pagano se penche depuis les rives du Salagou sur l’histoire familiale et celle de toute une vallée.

Saufs riverains (trilogie des rives, 2)

Entamé il y a deux ans avec Ligne & fils, le triptyque de la trilogie des rives d’Emmanuelle Pagano ouvre son deuxième volet avec l’ambitieux Saufs riverains. Nous ne sommes plus le long de la Ligne et de ses moulinages mais plus au sud, au cœur d’une garrigue qui sera un jour noyée sous un lac artificiel, le Salagou. Terres familiales du côté paternel où la vigne et le lait des brebis tiennent toute l’économie d’un pays. L’eau y est une denrée rare, inquiétante quand les orages la déversent avec furie sur les terrasses du Larzac, désirée quand la sécheresse menace la vie des bêtes. Ambitieux le roman l’est dès son entame : Emmanuelle Pagano remonte vers des temps si anciens que l’être humain n’y était même pas un projet de l’évolution. Elle convoque volcan et magma pour décrire la formation d’une vallée où, prétend-elle, elle viendra rêver avec sa sœur jumelle. Dans un même mouvement, la romancière mêle la mécanique des plaques à des souvenirs intimes, une impeccable documentation à une fiction très autobiographique : elle n’a en réalité pas de sœur jumelle, mais porte bien le nom d’un village aux rives du Salagou, Salasc.
Le lien intime avec le Salagou n’est pas mince : c’est au moment même où, le barrage achevé, le lac se remplit qu’Emmanuelle Pagano vient au monde. Saufs riverains tente de retrouver ce qui est enfoui sous les eaux du lac. À commencer par les deux vignes du grand-père Benjamin. Mais, le roman se montre aussi s’écrivant, détourné sans cesse, comme les eaux d’orage par le relief, par les découvertes que fait la romancière enquêtrice. Remontant le temps depuis la préhistoire, donc, jusqu’au moment où l’écriture du livre s’achève, elle agrège au cours narratif d’innombrables affluents qui déposent alors leurs alluvions sur le matériau familial. Vie frugale, légendes, droit seigneurial : tout concours à créer un univers enfoui dans la mémoire des hommes autant que sous les eaux du lac. Certains reliefs dominent : ce sont la plupart du temps des personnages tirés de l’Histoire des lieux. On suit ainsi Dom Bedos, fabuleux facteur d’orgue natif de Celles qui laissera au XVIIIe siècle les plus impressionnants orgues de France. On découvrira, éberlués, la vie de Paul Vigné d’Octon, médecin et savant, inventeur du naturisme comme moyen thérapeutique que les paysans d’Octon verront se promener nu dans sa « maison du soleil » où il recevait ses patients. Personnage incroyable, écrivain, maire et député de sa commune à laquelle il apportera fontaines et eau courante en ce début de XXe siècle. Et puis viendront les aïeux de la romancière, la manière avec laquelle au sud comme plus au nord, ils perdront des fermes, ils auront à se séparer de leurs terres. Les plus belles pages du livre s’écrivent quand l’écriture touche à sa source initiale : la création du lac artificiel. Le roman est presque fini. Mais l’écriture chez Pagano ne demande qu’à déborder ses sujets ; la révélation que lui fait un oncle la conduit sur les rives...

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