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Domaine français Faire mouche

janvier 2018 | Le Matricule des Anges n°189 | par Anthony Dufraisse

Mon premier s’appelle L’Été, roman réédité en poche* ayant décroché le prix Sagan en 2015 (et qui faisait suite à Ma chère Lise, un premier livre sorti en 2011). Mon second est Faire mouche, également un roman mais inédit celui-ci. Mon tout, signé Vincent Almendros (né en 1978), pourrait s’intituler éloge de l’ambiguïté. Au départ, il y a toujours des situations simples ; ici un voyage à bord d’un voilier qui met le cap sur Capri et là un retour au pays à l’occasion d’un mariage organisé dans le village natal. Et puis, insensiblement, tout se complique, prend une dimension trouble. Le malaise s’installe, quelque chose comme un état de pesanteur, les personnages d’Almendros étant plus ambivalents qu’ils ne le paraissent à l’abord. Pour L’Été, on pense évidemment à Plein soleil, le film de René Clément s’inspirant d’un thriller psychologique de Patricia Highsmith. Pour Faire mouche, on penche plutôt pour une atmosphère à la Chabrol. Bref, de tous côtés domine une certaine nébulosité. Habilement, par petites touches (une allusion déplacée, une attitude étrange ; même les éléments du décor paraissent comploter), l’auteur brouille en effet le jeu et les pistes, et à chaque fois les ambiances s’électrisent. Suspens, tension(s), secrets, il y a de l’orage dans l’air. Dans l’un, deux frères (Pierre et Jean ; ça ne vous dit rien ?) attirés par la même femme, dans l’autre, un couple artificiel donnant le change à une famille pas nette, le lecteur attend de voir sur qui va tomber la foudre. Ici et là Almendros a l’art et la manière de mener sa petite affaire, à travers une écriture très simple, tout en sobriété. Pas de chichis langagiers, non, et pas plus de dispositifs narratifs inutilement sophistiqués ; il déroule ses histoires linéaires avec une économie de moyens d’une neutralité subtilement inquiétante. Que cette approche romanesque lui soit naturelle ou le fruit d’un travail de ciselage, on l’ignore. Toujours est-il que cette façon de faire d’aquarelliste fait tache d’huile, si on peut dire, côté mystère. Clairement, ce Vincent Almendros est déjà un petit virtuose de l’opacité.
Anthony Dufraisse

Faire mouche de Vincent Almendros
Éditions de Minuit, 127 pages, 11,50

Le Matricule des Anges n°189 , janvier 2018.
LMDA papier n°189
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LMDA PDF n°189
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