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Domaine étranger Né un mardi d’Elnathan John

janvier 2018 | Le Matricule des Anges n°189 | par Catherine Simon

Rayon littérature, le Nigeria est une terre bénie. Le premier roman d’Elnathan John, ovationné à sa sortie (2015), en donne une nouvelle preuve : contrairement aux Chimamanda Ngozi Adichie et autres Wole Soyinka – pour ne citer que les plus célèbres de ses compatriotes du sud –, l’auteur de Né un mardi, qui vit en Allemagne, a vu le jour à Kaduna, dans le nord du Nigeria, zone immense, déshéritée, sans pétrole et pleine de mosquées. Cette région, façonnée par l’islam sunnite, est devenue le berceau de la secte Boko Haram. De façon inédite, le roman nous y fait pénétrer, par la grâce enfantine de son héros, Dantala, petit voyou des rues converti à l’amour de l’étude, qui a trouvé refuge dans une mosquée de Sokoto.
Naïf et roué, l’adolescent devient le bras droit d’un vieux « Sheikh » salafiste. La guerre des chefs religieux bat son plein, opposant les sunnites entre eux (financés par l’Arabie saoudite), tandis que la minorité chiite (soutenue par l’Iran) fait le coup de feu. L’armée fédérale réprime à tout-va. Les corrompus corrompent. Et le pays va mal. Ce qui n’empêche pas Dantala de grandir, de bander et d’aimer. Son ami Jibril lui apprend l’anglais, cette langue si douce, dont « les mots sortent simplement », sans toucher la gorge. Et la coquette Aysha, fille du vieux « Sheikh », l’initie aux jeux (convenus) de l’amour courtois, sans réussir à rivaliser, aux yeux du héros comme du lecteur, avec le couple interdit que forme Bilal et Abdulkareem, deux coreligionnaires de Dantala, que ce dernier surprend en pleine action – la scène, torride, le hantera longtemps.
Western initiatique, Né un mardi met en lumière, dans leur humanité et leurs contradictions, les acteurs d’une société conservatrice, minée par la violence. Ce roman audacieux, que l’on dévore d’une traite, aurait sans doute mérité, outre l’adjonction d’un glossaire, d’approfondir certains des sujets qu’il aborde. Mais peut-être y aura-t-il une suite aux aventures de Dantala ? On l’espère. Et on guette…
Catherine Simon

Traduit de l’anglais (Nigeria) par Céline Schwaller, Métailié, 272 pages, 18

Né un mardi d’Elnathan John Par Catherine Simon
Le Matricule des Anges n°189 , janvier 2018.
LMDA papier n°189
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