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Poésie Paris féerie

juillet 2018 | Le Matricule des Anges n°195 | par Emmanuelle Rodrigues

Dans ses chroniques, le poète Henri Cole évoque ses itinérances littéraires et ses rencontres. Une quête de soi au cœur d’une ville à l’aura sans égal.

De 2012 à 2016, l’écrivain américain Henri Cole relate aux lecteurs du New Yorker ses promenades, accomplies lors de ses divers séjours dans la ville mythique. Installé au cœur du Quartier latin, il en arpente les rues depuis la Montagne Sainte-Geneviève, le Jardin du Luxembourg, ou encore le Jardin des plantes. Il s’en va visiter ce Paris légendaire, en mettant ses pas dans ceux de nombre d’écrivains, peintres et photographes qui l’évoquèrent dans leurs œuvres. Source d’inspiration, et de création, la ville apparaît ici tout auréolée d’une gloire passée. Il y a dans les pages d’Henri Cole une touche non dénuée de mélancolie. Le Paris qu’il nous décrit, est pour une grande part la cité sublimée que les plus grands artistes ont magnifiée. Mais c’est aussi l’occasion de (re)découvrir à quel point le destin de bien des poètes, Oscar Wilde, Rilke, Elizabeth Bishop, Sylvia Plath, fut marqué par cette ville fascinante mais tout autant lieu d’errance, de souffrance et de deuil.
Né en 1956 au Japon, tout juste âgé d’une trentaine d’années, lors de la publication de son premier recueil, The Marble Queen, un temps influencé par Allen Ginsberg, Henri Cole trouve sa manière en donnant par la suite à son écriture une tonalité autobiographique. En 2011, Terre médiane fut traduit en français par Claire Malroux, traductrice d’Emily Dickinson et de Wallace Stevens. Henri Cole l’évoque ici avec admiration en la qualifiant d’« alchimiste du langage ». Selon lui, est poésie cette manière d’ « ériger en art le langage ». Plus encore, la création et la vie seraient intrinsèquement liées, en résulterait tout poème, « réaction la plus profonde et la plus expressive d’un artiste à la vie », et ajoute-t-il, « l’écriture des poèmes naît de la matière d’une vie ». Écrire sur Paris revient donc à se mettre en quête de tous ces passants considérables qui laissèrent trace de leur passage. La ville se révèle elle-même comme un espace mémoriel constitué d’œuvres qui sans rapport apparent entretiennent un lien sous-jacent. C’est de la sorte que l’auteur, tel un Orphée moderne nous guide ici dans son propre imaginaire, panthéon où prennent place quelques figures et œuvres marquantes. Reflet de ses goûts, mais aussi de sa propre histoire familiale, Henri Cole évoque également ses liens avec la France, sa mère émigrée d’Arménie y naquit, avant d’épouser le père d’Henri, soldat américain, Paris-Orphée nous donne à voir une sorte d’autoportrait. L’exil, la maladie, tout comme l’amitié, l’obsession du beau, y ont une importance capitale. Se croisent ici Baudelaire, Gertrude Stein, Susan Sontag, mais aussi Chardin, Cézanne, Soutine. Tout est lien, et se laisse approcher même dans l’ombre de la mort. La ville, où l’on trouve refuge aussi bien dans un square hanté de mendiants alcooliques, qu’au bord d’une tombe, ou devant la boutique d’un taxidermiste, est un lieu perçu dans toutes ses ambivalences, symbole abyssal.

Emmanuelle Rodrigues

Paris-Orphée : carnet d’un poète
américain à Paris,
de Henri Cole
Traduit de l’anglais (États-Unis)
par Claire Malroux, Le Bruit du temps, 176 pages, 19

Paris féerie Par Emmanuelle Rodrigues
Le Matricule des Anges n°195 , juillet 2018.
LMDA papier n°195
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