éditions Bruit du temps
A propos
Les affinités électives
Bâti comme une chambre d’échos, Le Bruit du temps, fondé par Antoine Jaccottet, s’affranchit des genres établis pour offrir une première ou seconde vie à des œuvres - toujours contemporaines.
De sa voix douce, l’homme parle de défi, de passion, de patience. Et se réjouit de l’accueil réservé à sa maison d’édition, lancée en mars dernier. « Le courage surprend toujours », sourit Antoine Jaccottet, né en 1954, et fils du poète. Jugeons sur pièce. Le Bruit du temps a inauguré son catalogue avec fracas : L’Anneau et le Livre, un roman en vers de 1424 pages en édition bilingue de l’écrivain victorien Robert Browning. Ajoutons-en une autre : des ouvrages très soignés, imaginés par le graphiste Patrick Lébédeff, et richement dotés (notes, appareil critique). « Nous voulions montrer...
Ouvrages chroniqués

Alaska
de
Jean-Claude Caër
2016
Lmda N°172
C’est sur le territoire de l’Amérique russe, comme on appelait l’Alaska au XIXe siècle, que Jean-Claude Caër se rend. Le saut dans un temps pur d’altération s’apparente ici à un plongeon en apnée vers une autre rive, ou vers ces « îles de la frontière entre les mondes » que signalaient les mots de Haida Gwaii (à quoi son livre précédent se destinait).
Parti « pour Anchorage sous l’œil morne...
Alaska de Jean-Claude Caër
avril 2016

L' Anneau et le livre : Ring and the book (bilingue anglais)
de
Robert Browning
2009
Lmda N°104
Devenu introuvable, le grand œuvre de Robert Browning (1812-1889), L’Anneau et le Livre, est enfin réédité. Ou comment transformer la boue en or.
Traversée du temps, de la mer houleuse des hérédités fatidiques comme de la fausse innocence du mal et de ses enchaînements sauvages, il y a de l’épopée, désublimisée mais flamboyante, dans L’Anneau et le Livre (1868-1869), un monument de 21116 vers que Robert Browning - qui n’a rien à voir avec l’inventeur du pistolet automatique du même nom - mit quatre ans à écrire. Cette « construction...
Convulsive alchimie
juin 2009

Apostumes : Pages de carnets
de
Jean-Luc Sarré
2017
Lmda N°190
À la définition que l’on trouve du mot « apostume », on peut y préférer celle que Jean-Luc Sarré lui donne : « apostille posthume ». Pas d’anagramme indécollable entre ces deux mots-là (donc), mais entre « cancre et cancer », comme il l’écrit, cette « fâcheuse » se vérifie assurément. L’un des sujets de ce nouveau volume de notes choisies de divers carnets, loin d’être anodin, ne cesse...
Apostumes : Pages de carnets de Jean-Luc Sarré
février 2018

Au jour le jour, 5
de
Paul de Roux
2014
Lmda N°151
En deux livres, Paul de Roux nous révèle l’innervation secrète de fugitifs états de grâce autant que les tourments d’une âme boiteuse.
Paul de Roux c’est d’abord un regard toujours vierge, une voix modulant les signes qui soudain éclairent un moment ou en aggravent la profondeur. Une voix dont la simplicité magique impose des présences, qu’il s’agisse d’oiseaux dont les cris « émiettent la lumière », des événements du ciel s’inscrivant dans la découpe d’une fenêtre ou d’une petite fille psalmodiant en langue étrangère :...
Permis de séjour
mars 2014

Autoportrait au père absent
de
Jean-Luc Sarré
2010
Lmda N°113
S’il faut peu de chose pour que le passé surgisse dans l’instant, ce n’est pas sans réticence que le poète l’accueille. On s’attendait avec un tel titre, Autoportrait au père absent à une poésie qui ferait face comme un miroir interrogé à travers le temps. C’est mal connaître Jean-Luc Sarré, pour qui le présent, dans sa fugacité, semble seul retenir son attention : « Ma poésie veut le...
Epiphanies du quotidien
mai 2010

Avertissements
de
Ryôkan
2017
Lmda N°185
Ainsi s’exprimait Ryôkan (1758-1831), un moine zen, et un ermite-poète, dont Alain Colas vient de traduire intégralement les Poèmes de l’ermitage.
Peu connu de son temps mais devenu presque légendaire au Japon, Ryôkan – du nom sous lequel il a été ordonné moine – ne se soucia jamais de faire « une œuvre ». Le premier recueil d’une partie de ses poésies, La Rosée d’un lotus (Gallimard, 2002), fut constitué, après sa disparition, par une jeune moniale, Teishin, à laquelle il avait été lié par une amitié amoureuse à la fin de sa vie....
« qui peut dire de mes poèmes qu’ils en sont ? »
juillet 2017

Aveuglante ou banale
de
André Du Bouchet
2011
Lmda N°125
Sans psychologie et sans l’anecdote, André du Bouchet s’éprouve dans ses Carnets de jeunesse.
Dix ans après sa mort à 75 ans, une double parution vient saluer l’un de ceux à qui la poésie française du siècle passé doit ses plus signifiants aboutissements. André du Bouchet poète, avant toute chose ; condition que son activité de chercheur ou de critique, dont Aveuglante ou banale donne un aperçu très complet, ne fait que suivre de loin, y donnant un arrière-plan intellectuel motivé...
Comme on respire
juillet 2011