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Domaine français L' Eau qui dort

octobre 2018 | Le Matricule des Anges n°197 | par Éric Dussert

L' Eau qui dort

Hélène Gestern aborde un sujet qui occupe tout le monde à un moment ou à un autre de son existence : pourquoi ne pas partir, s’échapper, disparaître aux yeux de ceux qui nous fréquentent et, parfois, nous connaissent. Cette interrogation, il faudrait être muré dans des certitudes de béton pour ne pas avoir eu la tentation, un jour, d’y réfléchir un peu. Le Parisien Benoit Lauzanne fait son choix, il quitte son épouse sans un mot et s’évapore. Tout a commencé par un bouton de fièvre et un licenciement, avec « enveloppe glissée sous la table » par le patron, « pour récompenser ma discrétion passée et future à propos de “ce que vous savez”. Il ne faut pas croire, le marché du papier, malgré les apparences, ce n’est pas toujours blanc-blanc. »
Dans cette histoire qui est une quête et la recherche d’un havre, on se trouve porté par des événements qui intéressent la police, des lingots ou le meurtre d’un journaliste par exemple. Mais il y a toujours autre chose sous l’eau qui dort, et ici c’est une question de filiation qui justifie qu’on disparaisse, comme Irina, le premier grand amour de Lauzanne, l’a fait elle aussi lorsqu’il avait 25 ans… « La disparition, tu sais, c’est comme une drogue. Pendant longtemps, tu joues avec la peur, le feu, tu te dis que tu pourras en sortir. Et un jour, tu te rends compte que c’est foutu. Ton ancien moi est mort, même si tu respires encore. Ta vie d’avant, tu peux faire une croix dessus. Tu es obligé d’oublier ce qui a précédé, sans quoi tu crèves. Tu n’as plus le choix. »
Après Eux sur la photo (2011), ou encore L’Odeur de la forêt (2016), Hélène Gestern poursuit son œuvre tout en douceur, questionnant ce qui de nous peut se réparer, se remettre en place ou non, avec le temps et le baume de la nature consolante. Quand bien même on choisit de ne pas partir, nous devons faire avec nos existences et leurs avanies, riches matières sur lesquelles la romancière se penche avec gourmandise. De ce point de vue, Hélène Gestern évoque certaines de ses collègues anglo-saxonnes dans son approche précise et élégante des destins.
Éric Dussert

L’Eau qui dort d’Hélène Gestern
Arléa, 379 pages, 22

Le Matricule des Anges n°197 , octobre 2018.
LMDA papier n°197
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