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octobre 2018 | Le Matricule des Anges n°197 | par Virginie Mailles Viard

Plongée sur une procession dans le cimetière d’un village corse : « Vu d’en haut, un serpent noir rampe dans les ruelles pierreuses. » C’est peut-être Antoine le serpent, venu assister à son enterrement. Il siffle la fin du bal des hypocrites qui pleurent « des larmes de faux jetons  », et qui pensent « bon débarras !  ». Sauf la mère Biancarelli qui crache dans le trou où gît Antoine Orsini, surnommé le baoul, l’idiot du village.
Une mise en terre qui ouvre le récit de Simple, comme une immersion dans les profondeurs de ce village et de ses habitants. Avec le baoul qui prend les manettes d’une narration chaotique, criblée de trous, d’ellipses : l’enfance maltraitée, les années passées en prison, et un fil rouge, Florence Biancarelli, une fille « qui rend complètement baoul ». Antoine avec ses mots, sa verve riche et crue, qui raconte des histoires aux mômes qui «  ont les jambes qui claquent des dents  ». Anto plein d’autodérision qui se moque du couple qu’il forme avec sa chaise percée, trône dérisoire d’un enfant déchu. Il sait qu’il n’est que le pouilleux, celui que l’on frappe, à qui on fait manger mouches et cailloux. Mais personne ne sait combien il voit, entend tout, et n’oublie rien. Anto connaît les misères et les secrets de chacun, il est le « mazzeru » celui qui « voit les morts à l’avance  » et ici « tout le monde a une vengeance en tête avec un mort pas élucidé ». Le regard d’Antoine Orsini balaye les villageois, le curé, le mauvais œil et les cadavres. Il dit les femmes, la misère qui conduit à la prostitution, et dessine le portrait d’une société archaïque et violente. La dimension policière – qui a tué Florence ? – n’est qu’un prétexte dans ce deuxième roman de Julie Estève. L’écrivaine dresse un récit poignant, avec un personnage qui rappelle Lennie dans Des souris et des hommes de Steinbeck, dont la folie et la poésie seront là encore broyées par la violence des hommes.

Virginie Mailles Viard

Simple de Julie Estève
Stock, 208 pages, 17,50

Le Matricule des Anges n°197 , octobre 2018.
LMDA papier n°197
6,50 
LMDA PDF n°197
4,00