La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Domaine français Désirs contrariés

novembre 2018 | Le Matricule des Anges n°198 | par Catherine Simon

Ils ne s’appellent pas Jules et Jim, mais Oscar, Julien et François. Nous sommes au XXIe siècle, à Paris, du côté de la place Clichy dans un roman faussement léger, mené à un rythme d’enfer. Pas très loin de Truffaut, à ceci près que l’histoire est contée, non par les hommes, mais par elle, l’héroïne, imprévisible feu follet. Elle s’appelle Cléa et travaille comme animatrice dans un Ehpad. Elle va d’un garçon à l’autre, sans qu’il soit vraiment sûr qu’elle en aime aucun tout à fait – et c’est ce qui la mine.
Volage, Cléa ? En vol, plutôt : du désir plein la tête et pas envie de se poser. Pas question de s’installer avec Oscar, son vieux compagnon, son « pilier », sa « fondation » – qui, lui, ne rêve que de ça. Julien, séducteur inconstant, lui fait baver des ronds de chapeau. Quant à François, rencontré via Messenger, il cache mollement son jeu et Cléa ne tient « pas plus que ça » à savoir ce qu’il en est. Elle est sage, Cléa. « Je sais que j’y perdrais. L’herbe n’est pas plus verte ailleurs, mais elle l’est de loin. C’est ça, mon trip. Qu’il reste inatteignable ». Elle est folle, aussi, bien sûr. Tous les personnages d’Anna Dubosc le sont. Mais elle est du côté de la vie, Cléa, comme le vieux Gérard, qui dégoise façon Reiser et jure qu’il a envie de mourir.
Avec Nuit synthétique, son cinquième roman, l’auteure du magnifique Le Dessin des routes (2014) et de Koumiko (2016, prix Hors Concours), réussit un tour de force : Anna Dubosc écrit le désir d’un point de vue féminin, dans un langage cru et brusque qui n’est pas tout à fait celui de son héroïne ni le sien – les mots du sexe sont masculins –, et cet écart, que le lecteur mesure, non sans sourire parfois, fait toute la beauté et le trouble de ce récit initiatique, nerveux et déjanté, qui sent le bitume et la liberté. Depuis Spécurel (2010), son premier livre, tous les textes d’Anna ont été édités par Rue des Promenades, petite maison indépendante et culottée, créée par Charlotte Bayart-Noé.

Catherine Simon

Nuit synthétique, d’Anna Dubosc
Rue des Promenades, 176 pages, 17

Désirs contrariés Par Catherine Simon
Le Matricule des Anges n°198 , novembre 2018.
LMDA papier n°198
6,50 
LMDA PDF n°198
4,00