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Domaine français Trois concerts

mai 2019 | Le Matricule des Anges n°203 | par Julie Coutu

Toi, dès le plus jeune âge, tu as passé tes bras autour d’un violoncelle, tu as aimé le serrer contre toi, il est là, à côté de toi, tout proche, tu as eu peur pour lui, sa sangle s’était coincée, provenance nébuleuse, sans-doute-Guadagnini, ton maître aimait l’appeler “le petit bâtard”. Quatre panneaux de bois, bois initial et bois final, toute ta vie à serrer une caisse de bois, dans tes bras, rien au monde, jusqu’ici, personne, de plus proche. » C’est un peu ça Trois concerts, la vie faite violoncelle, le violoncelle fait vie. Lola Gruber raconte en musique une œuvre, dans une œuvre, dans une œuvre. Il y a Clarisse, la fille au violoncelle, silencieuse et bavarde, la musicienne de l’ombre, l’élève. Celle qui passe discrète sans qu’on comprenne véritablement ce qu’elle fait là. Celle choisie par le maître. La seule. L’unique. Pour rien. Il y a Viktor Sobolevitz, le maître, l’homme brisé, l’Artiste, le dénigré, l’admiré. Il y a la musique, portée par le violoncelle, et ces trois Suites de Paul Crespen. Le tout mis bout à bout forme un ensemble, disparate, atypique, qui questionne. De là au mythe, dans le petit monde de la virtuosité, il n’y a qu’un pas vite franchi. Orchestré semble-t-il de main de maître par l’intrigant Rémy Nevel.
Polyphonique, intimiste, Trois concerts fonctionne à la manière d’une mélodie entêtante, obsédante. Lola Gruber élabore une intrigue sans temps morts, sans failles, en même temps qu’elle campe des personnages aux existences intriquées, presque vivants à force de détails et de réalisme, émergeant des pages pour donner vie à l’incontournable, la musique, principale figure du récit, avec son jeu de créations, d’interprétations, d’être à soi et aux autres. Les silences s’accordent aux à-côtés, aux presque dits, aux étouffés. L’expressivité passe par ce qui est dit, autant que par ce qui est oublié, et la ligne mélodique se déroule, absolument claire.

Julie Coutu

Trois concerts de Lola Gruber
Phébus, 592 pages, 23

Le Matricule des Anges n°203 , mai 2019.
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