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Domaine français La Part du fils

septembre 2019 | Le Matricule des Anges n°206 | par Nicolas Mouton

Elle a la couleur verte, la force et la folie de la liqueur dont elle porte le nom. En Bretagne, chez les Coatalem, de père en fils on se baignait dans les eaux de la grotte Absinthe, « un théâtre de reflets ». Une mer de mémoire dont il va falloir sonder les ténèbres : car il y a un fantôme dans la famille, Paol, le grand-père du narrateur. De lui il ne sait presque rien, si ce n’est son arrestation par la Gestapo, un jour de septembre 1943, devant son jeune fils : motif « inconnu ». Incarcéré à Brest puis perdu dans la nuit de la déportation, Paol, symbole de doutes et de douleurs devient le sujet tabou. Vivement marqué par le silence qui entoure ce grand-père qu’il n’a jamais connu, le narrateur rassemble quelques bribes de renseignements, d’infimes traces porteuses de peu d’espoir, et se lance dans une errance mélancolique qui remet ses pas dans les pas anciens. C’est alors une autre aventure qui nous entraîne. Nous sommes pris par les paysages de Bretagne, de Cochinchine dont il excelle à peindre la rudesse, la poésie, l’émotion et l’amer regret. Il passe autant par les paysages que les paysages passent par lui. Les rails de la déportation le conduiront jusqu’en Allemagne où la nécessité intime touche à la mémoire du monde. On se passionne à chaque page, autant pour ce qui est découvert qu’inventé. Le roman est un genre avide de savoir : remontent vers le récit des voix englouties, les maisons chuchotent des secrets. Où sont les vivants, qui sont les fantômes ?
En donnant forme au récit que son père n’a pu porter, Jean-Luc Coatalem ouvre une perspective sur ses livres précédents, dont les titres mêmes semblent des exils. Telle est la part du fils. Dans une superbe scène finale, le narrateur revient se baigner dans la grotte Absinthe, accomplissant par ce geste la continuité du roman fermant son cercle et la ronde des âmes retrouvées. Il faudrait relire tous ses livres à partir de celui-ci.
Nicolas Mouton

La Part du fils de Jean-Luc Coatalem
Stock, 262 pages, 19

Le Matricule des Anges n°206 , septembre 2019.
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