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Domaine étranger Lettres d’Italie

janvier 2020 | Le Matricule des Anges n°209 | par Thierry Cecille

Si d’aucuns ont écrit à propos de la haine de soi qui caractériserait certains juifs, il est sans doute une race plus encline encore à cette sorte de perverse auto-flagellation : celle des touristes. On les conspue en même temps qu’on est des leurs, on les maudit en même temps qu’on s’y ajoute – à New York, Angkor ou sur le Machu Picchu. La seule solution ? L’humour distancié, l’ironie souriante. C’est ce que pratique, en 1923, Karel Capek, partant pour l’Italie afin d’y trouver quelque repos. Il adresse ces lettres, au fur et à mesure du voyage, à un journal auquel il collabore, puis les réunit en volume. L’irrévérence contenue domine : dès l’abord, à Venise, il dit ainsi de la Basilique Saint-Marc que « ce n’est pas de l’architecture mais une boîte à musique ». Il se réjouit face aux tableaux de Carpaccio car « Venise a l’air exactement comme aujourd’hui, les touristes en moins ». Il ne risque pas de céder aux pièges de l’esthétisme convenu ou du snobisme : où qu’il le croise, il juge le baroque « antipathique » et, à Florence, s’inquiète : « on finit par s’extasier sur une borne à chien en croyant que c’est une fresque ». Mais ces pages sont également, pour notre plus grand bonheur, des exercices d’admiration, par exemple sur le labyrinthe ensorcelant que constituent les ruelles de Venise, sur un jardin hors du monde et du temps à Palerme – ou sur « l’impérissable mesure  » de Giotto. Il sait également accueillir l’impromptu, imprévisible, l’étonnant et l’émouvant qu’offre le quotidien : en cela réside «  la grâce spéciale qui accompagne les voyageurs et leur fait voir davantage que ce qu’il est possible d’écrire et de raconter  ». Ce sont alors les chats mystérieux sur le forum de Trajan, les fascistes en uniforme qui ressemblent à des « ramoneurs », les vendeurs et les mendiants de Naples, si vivants. Même les Étrusques, «  allongés un peu comme des limaces  » sur leurs sarcophages, suscitent son affection : sans doute étaient-ils «  des gens très peinards et débonnaires » ! Thierry Cecille

Lettres d’Italie, de Karel Capek
Traduit du tchèque par Laurent Vallance, La Baconnière, 184 pages, 12

Le Matricule des Anges n°209 , janvier 2020.
LMDA papier n°209
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