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Domaine étranger Au bord de la nuit

septembre 2021 | Le Matricule des Anges n°226 | par Éric Dussert

Au bord de la nuit

Resté trop longtemps inaccessible, le chef-d’œuvre de Friedo Lampe, Au bord de la nuit, tout de délicatesse et d’empathie, méritait de reparaître. Ce livre écrit dans les années 1930 par un bibliothécaire allemand trop pacifique, et en butte aux nazis, est trop prenant pour laisser indifférent. Le charme qu’il diffuse, probablement dû à l’eau qui borde sans cesse le récit, et les maléfices qu’on y devine, incarnés par les rats qui voudraient bien déchirer les cygnes du parc, sont plus qu’envoûtants, laissant deviner le tragique des vies. Friedo Lampe lui-même fut frappé par le sort : une patrouille soviétique le tua en 1945 à Berlin, sort injuste pour cet homme qui s’était tenu en retrait, voué aux livres plus qu’à l’action. Le roman parle assez de son tempérament.
Le temps d’un crépuscule, deux galopins parcourent les recoins les plus captivants de la ville, en particulier les berges du fleuve. Ils croisent les habitants qui suivent leur propre chemin, et Lampe, très cinématographique dans son art, trace un panoramique de la cité. On pense aux premières images des Ailes du désir de Wenders, ou mieux encore, au long plan pénétrant la ville de Soy Cuba de Kalatazov. On établit même le lien avec l’unanimisme de Jules Romains, Friedo Lampe organisant la danse coordonnée de vies partageant quelques lieux à l’échelle d’un quartier, sur des modalités variées, depuis les dialogues verts jusqu’aux monologues intérieurs mélancoliques. Le tout sous l’influence d’un air de Bach joué à la flûte dans la chambre haute d’un immeuble par un malade dont les jours sont comptés, toujours auprès de l’eau noire qui influence les êtres, poussant aux rêves ou aux cauchemars. « Un jour avait passé et une nuit était venue, une nuit quelconque, importante-sans-importance, une pleine, chaude nuit de septembre (…). Elle coulait, large et pesante, pleine de rumeurs ».

Éric Dussert

Au bord de la nuit, de Friedo Lampe
Traduit de l’allemand par Eugène Badoux, Belfond, « Vintage », 172 pages, 18

Le Matricule des Anges n°226 , septembre 2021.
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