La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Domaine étranger Motl, fils du chantre de Sholem-Aleikhem

avril 2022 | Le Matricule des Anges n°232 | par Yann Fastier

Motl fils du chantre

Rares sont les écrivains sachant restituer l’âme enfantine sans niaiserie ni artifice. Parmi eux, Mark Twain eut son Tom Sawyer et Sholem-Aleikhem (1859-1916) – qui passa en son temps pour le « Mark Twain juif » – eut son Motl. Âgé de 5 ou 6 ans au début du roman, celui-ci ne restera fils du chantre que le temps de devenir orphelin, avec une philosophie certaine et non sans y trouver quelque avantage. « Moi j’ai la belle vie, je suis orphelin » ne cesse-t-il de répéter avec un allant que nulle tribulation n’a le pouvoir d’éteindre. Elles ne lui feront pourtant pas défaut, non plus qu’à sa petite famille, rapidement jetée par la misère sur les chemins de l’exil à l’instar de ces milliers de Juifs d’Europe de l’Est et de Russie qui, fuyant les pogroms, quitteront la pauvreté familière et chaleureuse du shtetl pour tenter leur chance en Amérique.
Sa famille, c’est d’abord sa mère, aimante et constamment éplorée, puis son frère Elyè, peu avare de taloches et jamais à court d’expédients foireux, Brokhè, ensuite, la belle-sœur acariâtre, bientôt rejoints par tout un petit monde d’amis et d’émigrants dont le malheur est constamment tenu à distance par la candeur et l’optimisme irréductible du jeune narrateur en route pour New York. Il n’y parviendra pourtant pas encore au terme de ce premier volume, qui verra la famille bloquée en Angleterre (« un pays très sympathique, dit Brokhè, à part qu’il refuse de brûler ») en attendant de pouvoir embarquer à son tour.
À suivre donc, comme le veut la nature feuilletonnesque de ces courts récits parus dans la presse yiddish – langue à laquelle Sholeim-Aleikhem contribua pour beaucoup à donner ses lettres de noblesse – et qui, pour l’humour, le rythme et la concision, rappellent un peu leurs contemporains parmi les comic strips des journaux américains, une belle et forte dose de tendresse en plus.

Yann Fastier

Motl, fils du chantre
Sholem-Aleikhem
Traduit du yiddish par Nadia Dehan-Rothschild et Évelyne Grumberg
L’Antilope, 286 pages, 22

Motl, fils du chantre de Sholem-Aleikhem Par Yann Fastier
Le Matricule des Anges n°232 , avril 2022.
LMDA papier n°232
6,50 
LMDA PDF n°232
4,00