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Histoire littéraire Le Rêve des machines

mai 2022 | Le Matricule des Anges n°233 | par Thierry Guinhut

Le Rêve des machines

Il n’y a pas d’obsolescence de Günther Anders. Si nous connaissions le massif philosophique de L’Obsolescence de l’homme et celui romanesque de La Catacombe de Molussie, voici deux lettres inédites. Elles sont adressées en 1960 à Francis Gary Powers, un pilote espion américain arrêté lors d’une mission en Union soviétique, en pleine guerre froide, ce qui fit craindre l’incendie guerrier ou nucléaire. Dans la première, il dénonce le couple « ignorance et omnipotence » qui conduit à l’inhumanité, comme pour le pilote d’Hiroshima à qui l’on a également caché les conséquences de son obéissance. Dans la seconde, « Le Rêve des machines », plus abondante, le « décalage prométhéen » affecte « le monde des appareils » aux dépens de l’intégrité humaine : « Vous avez été doublement dégradé », par le travail et l’irresponsabilité. Une idéologie machinique prend la place de l’âme ; libre arbitre et conscience se sont évaporés. Ainsi « le travail sans homme » signe la fin de notre « époque adamique ». Pire : « même ceux qui sont juridiquement propriétaires du monde des instruments tomberont à leur tour sous son diktat ». Quand « le monde des machines est aujourd’hui la seule autorité », il faut recourir au jugement moral. Le texte est efficace, tranchant.
Certes, nous pourrions reprocher au philosophe un penchant luddiste qui ne reconnaît guère les bienfaits apportés à l’humanité par la mécanisation. Et sa peur obsessionnelle d’une guerre nucléaire. Toutefois, en témoignent les pulsions tyranniques, destructrices, de certains dictateurs, voire les ravages de l’anthropocène, les pièges d’un périssable Internet et du métavers, la réflexion de Günther Anders ne perd ni son acuité, ni son actualité.

Thierry Guinhut

Le Rêve des machines
Günther Anders
Traduit de l’anglais et de l’allemand par Benoîte Reverte
Allia, 144 pages, 13

Le Matricule des Anges n°233 , mai 2022.
LMDA papier n°233
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