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Domaine français De notre monde emporté

juin 2022 | Le Matricule des Anges n°234 | par Virginie Mailles Viard

Dans les années 70 Narval entre aux chantiers navals de La Seyne-sur-Mer. Comme son père et tous ses compagnons, Narval « est des Chantiers » comme « on est d’un pays, d’une région ». Au sein de la Machine qui les unit, le surnom est la règle : il y a Barbe, Mangefer, Cochise, ou encore Filoche le calorifugeur qui « débarque dans la Machine avec de grands sacs de jute contenant les rouleaux d’amiante. (…) À la fin de la journée, il ressemble à ce boulanger qu’une fine pellicule de farine recouvre. Avec les autres, on en rit. Lui, prend la mouche. » Cette camaraderie qui « a vu le jour entre la graisse et l’huile, entre deux plongées dans la Machine  » est dans la continuité de l’amour filial que porte Narval à son père, «  le patron de mon enfance. Mon capitaine Grant. Mon coureur des mers. Mon flibustier du bout du monde ». En 1981, l’espoir est grand pour la classe ouvrière qui a largement voté pour Mitterrand. 1982, c’est la naissance de NORMED, « contraction de Nord et de Méditerranée, négligeant au passage le nom de Chantiers. (Cet) acronyme (…) sonne d’emblée comme un tocsin à mes oreilles. » La fin programmée des Chantiers, l’enterrement de 135 années de vie industrielle après le virage de la rigueur laisseront ces ouvriers « expatriés d’une terre que nous avions crue nôtre à jamais ». Cette fermeture cache un autre drame, l’amiante, « la dame blanche ». Il y a Cochise qui tousse « comme un tuberculeux », les insuffisances respiratoires de Barbe, et Narval qui sent la menace planer.
Ce quatrième roman de Christian Astolfi est une œuvre de reconstruction de l’histoire des Chantiers de La Seyne et du combat mené par les ouvriers pour que se tienne le procès. Entre documentaire et fiction, De notre monde emporté raconte dans un style plein et resserré la perte d’identité d’un monde ouvrier fier et digne face aux responsables du scandale de l’amiante. Il leur dit haut et fort, « comment ils ont abusé de nos forces, de nos corps, de nos vies ».

Virginie Mailles Viard

De notre monde emporté
Christian Astolfi
Le Bruit du monde, 183 pages, 19

Le Matricule des Anges n°234 , juin 2022.
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