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Domaine étranger L’Aube, de Ramón Gómez de la Serna

juin 2022 | Le Matricule des Anges n°234 | par Éric Dussert

Colosse de la modernité, l’Espagnol Ramón Gómez de la Serna (1888-1963) était un esprit en éveil et un inventeur de forme. Ce « littérateur à la plumifère frénésie », créateur de la « gregueria », cette sorte de haïku à l’occidentale, fruit du choc d’une pensée et de la réalité (« Humour + métaphore » expliquait-il), a laissé dans son précieux et monumental journal intellectuel, Automoribundía (Quai voltaire, 2020), des pistes et réflexions sur la plupart des sujets qui l’ont captivé. Et il se trouve qu’il a consacré un chapitre entier (LXXXIX) à ses insomnies et à ses rapports à l’aube : ces derniers sont aussi l’objet d’un petit livre délicieux de 1917-1918 qui paraît aujourd’hui dans la traduction de Jacques Ancet.
Le traducteur propose qu’on classe cette œuvre à part parmi les plus belles réussites de l’Espagnol car L’Aube est probablement le premier exercice de composition de greguerias qui met si efficacement en lumière les effets poétiques de ces phrases jaillies, ces « aubejets » poétiques farouches, frêles parfois, étonnants souvent. Métaphore de la vie comme la gregueria est une figure métaphorique, l’aube était familière à cet insomniaque polygraphe : « Cela fait de nombreuses années que je travaille dans la nocturnité (…). Écrire, écrire, écriturer, écriturer, dicter sa pensée entre deux lueurs, quand on a éteint la lumière de la lampe et que pointe l’aube indécise, terrifié par le danger qui guette les photographes, celui d’exposer une plaque par-dessus l’autre, d’écrire sur ce qui fut écrit.  »
Rendant à son sujet son incongruité sans jamais se répéter, Ramón Gómez de la Serna « ôte à l’aube le fil de sa lame – comme si je la châtre, et, en tenue d’Adam, je pénètre dans le jour sans que rien ne me dérange ». Il s’agissait de « sortir du marasme de la nuit commune à tous » grâce au quotidien voyage dépaysant à la naissance du jour, où « Le véritablement nouveau surgit dans ce visage », lorsque « L’azulejo du jour n’est pas encore cuit. »

Éric Dussert

L’Aube
Ramón Gómez de la Serna
Traduit de l’espagnol et présenté par Jacques Ancet
Vagabonde, 111 p., 16

L’Aube, de Ramón Gómez de la Serna Par Éric Dussert
Le Matricule des Anges n°234 , juin 2022.
LMDA papier n°234
6,50 
LMDA PDF n°234
4,00