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Domaine étranger Hymne

octobre 2023 | Le Matricule des Anges n°247 | par Thierry Guinhut

Le mot sacré : EGO », ainsi Ayn Rand conclut-elle son plus mince roman, du moins par la pagination. Cet Hymne, qui connut deux versions, en 1938 et en 1946, est un apologue politique voisin d’un autre auteur venu d’Union soviétique : Zamiatine, dont on connaît Nous autres, satire amère de la désindividualisation. Mais à la différence de ce dernier, Ayn Rand (1905-1982) put s’exiler aux États-Unis pour poursuivre s on immense carrière et développer des romans qui sont des fresques sociales au service du libéralisme politique et économique. Cette fois, la dimension dystopique est encore plus présente que dans La Grève (Les Belles Lettres, 2017).
Naître, en cet univers impitoyable, vous expose au « péché » contre le collectif. Lorsque l’on s’appelle « Égalité 7-2521 », lorsque la devise du Palais mondial proclame « Tous en un et un en tous », être seul et penser par soi-même sont impensables. Depuis l’ère de la « Grande Renaissance » qui suivit « Les Temps interdits », dont on incendia les livres, l’on est revenu à l’obscurantisme, à la terre plate, à la saignée. Or les réprouvés, nommés balayeurs de rues, lorsqu’ils cèdent à « la quête du savoir », vont se réfugier dans un tunnel venu des temps anciens, mener des expériences, étudier des manuscrits volés, résoudre « des énigmes inconnues des Érudits »… Quoiqu’un « Conseil d’eugénisme » contrôle les rencontres et les accouplements, l’insoumis fomente d’arracher une jeune femme au déterminisme étatique. Bientôt l’amour et la volonté parviennent à rompre les chaînes, écartant le « nous », au profit du « je ».
Conte étrange et fantomatique, apologue glaçant, « cette œuvre représente notre crime », soit la confession que nous lisons : « hymne » ardent en défense de l’individu, de la connaissance et de la liberté.

Thierry Guinhut

Hymne
Ayn Rand
Traduit de l’américain par Catherine Bonneville
Les Belles Lettres, 112 pages, 9,90

Le Matricule des Anges n°247 , octobre 2023.
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