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Domaine étranger Toutes-Tourrures, de Sarah Kirsch

mars 2024 | Le Matricule des Anges n°251 | par Christine Plantec

Poète allemande née en 1935 et auteure de livres pour enfants, Sarah Kirsch écrit ce premier texte en prose en 1988. Un texte à la fois complexe et luxuriant tant il emprunte à la technique du collage-montage, principe que Kirsch pratique depuis toujours. Le déploiement du récit y est donc moins linéaire qu’étoilé. La matière narrative hybride jusqu’au brouillage produit une compacité et une épaisseur à l’intérieur desquelles il est bon de se perdre.
Toutes-Fourrures est d’abord une tentative de réécriture du conte des frères Grimm (le Peau d’Âne de Perrault), l’histoire d’un stratagème mis en place par une jeune princesse afin d’échapper au désir incestueux de son père. Mais ce récit est aussi une chronique autobiographique où des strates temporelles se conjuguent en un ensemble composite : un été merveilleux auprès de son amie romancière et essayiste Christa Wolf dans le Mecklembourg en RDA, le passé des souvenirs d’enfance dans les marais du nord de l’Allemagne, le présent de la vie de Kirsch à la campagne et la douceur symbiotique de ces moments. L’onirisme du conte et celui de quelques récits de rêves s’insèrent au cœur de ces strates et frappent Toutes-Fourrures du sceau de l’étrangeté. La densité (narrative, thématique, intertextuelle, sémantique) y est telle qu’on sort un peu déboussolé de ce livre dont la richesse excède la compréhension qu’on est susceptible d’en avoir. Mais peu importe ! Ainsi que Kirsch l’écrit comme un programme poétique et esthétique : « c’est multicolore mais très lentement que tourne dans le nord le kaléidoscope appelé notre vie, et le voilà parfois qui s’arrête un moment afin que l’observateur de ce paysage puisse imprimer en sa mémoire une image extrêmement nette, sans rien de particulier, simplement inoubliable ». Comme si l’essence d’une vie ou d’une histoire résidait moins dans ce qu’elle raconte que dans le souvenir inaltérable de fragments visuels qu’elle provoque.


Christine Plantec

Toutes-fourrures
Sarah Kirsch
Traduit de l’allemand par Calann
Heurtier, Rue d’Ulm, 248 pages, 19

Toutes-Tourrures, de Sarah Kirsch Par Christine Plantec
Le Matricule des Anges n°251 , mars 2024.
LMDA papier n°251
6,90 
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