auteur Arno Bertina
A propos
Bondir hors du rang
Dans son cinquième roman (et seizième livre), Des châteaux qui brûlent, Arno Bertina allume la mèche d’une insurrection et libère des paroles singulières au cœur d’un collectif à inventer. Revigorant.
Pascal Montville est secrétaire d’État d’un gouvernement mis en place par un Président autoproclamé « ennemi de la finance » qu’il sert pourtant. Mais Pascal Montville est réellement de gauche (on est ici dans une fiction) et porte en lui des projets de transformation de la société pour plus de justice, plus d’écologie, plus d’humanité. Il revient à l’abattoir de poulets de Châteaulin, en Bretagne, dont les ouvriers attendent de savoir quel sort leur réserve le tribunal de commerce. Et l’inattendu arrive. Les ouvrières et ouvriers présents décident de séquestrer le ministre....
Écriture (é)mouvante
Fascinant dans sa construction, « Anima Motrix » ouvre constamment de nouvelles formes de narrations. La mécanique du mouvement qui le gouverne permet d’explorer notre monde en profondeur.
Il y a de très belles scènes dans le nouveau roman d’Arno Bertina. Des moments de grâce, burlesques parfois, tenus par des phrases dont on se demande s’il est possible qu’elles aient été écrites ailleurs. Qu’on se prend parfois à regarder simplement, à ne même plus lire, juste essayer de voir quel genre d’aquarium elles sont, où si elles ne sont pas plutôt des sculptures. Beaucoup de ces...
Cap au dehors
En jouant de la syntaxe et des polyphonies, Arno Bertina rassemble les échos d’un réel qui s’en trouve enrichi. Et débusque la beauté d’être hors de soi.
L’homme est habité par l’écriture. Dans son petit appartement dont le loyer lui permet de se consacrer à une œuvre d’ores et déjà complexe, Arno Bertina ne rate pas une occasion de parler des questions qui se posent à lui dès qu’il veut écrire, c’est-à-dire quotidiennement. Si trois livres paraissent ces jours-ci, Anima Motrix, sur lequel il dit avoir travaillé chaque jour pendant trois ans...
Ouvrages chroniqués
Ceux qui trop supportent
de
Arno Bertina
2021
Depuis quatre ans Arno Bertina suit la lutte des ouvriers et cadres de l’usine GM&S de La Souterraine (Creuse). Et recueille leurs paroles, leurs sourires et leurs larmes pour dire la violence tue d’un libéralisme de margoulins.
Il y a des postures qu’on ne peut tenir longtemps. Arno Bertina avait coutume de dire que son engagement politique appartenait à sa vie de citoyen, pas à son rôle d’écrivain. Mais la pression du « plafond de verre » aura été trop forte : après la publication de Des châteaux qui brûlent, le citoyen Bertina rencontre les salariés de GM&S dont la lutte va les conduire sur les marches du festival de Cannes lorsque Lech Kowalski y présente On va tout péter son documentaire sélectionné par la Quinzaine des réalisateurs. Et va commencer alors une forme de compagnonnage entre l’écrivain et les...
Boulevard de Yougoslavie
de
Arno Bertina
,
Mathieu Larnaudie
,
Oliver Rohe
2021
Le nouvel opus des éditions Inculte nous entraîne au cœur d’un projet de rénovation urbaine devenu plus collectif que prévu. Récit allegro et à trois mains des aléas d’une aventure rennaise.
Ce sont d’autres cervelles que les nôtres qui ont pensé les lieux que nous habitons. » : c’est à Nicole Pierre, l’une des « tricoteuses » du quartier et l’une des voix de Boulevard de Yougoslavie qu’il revient d’énoncer cette vérité que nous avons, hélas, maintes occasions d’éprouver. C’est une des raisons pour lesquelles, lorsque le maire leur présente son projet de rénovation clés en main, les habitants du Blosne se rebiffent. Le Blosne ? Des immeubles en « îlot » (comme les élèves tels que les rêvent les inspecteurs et les formateurs de l’Éducation nationale), un centre commercial...
L' Age de la première passe
de
Arno Bertina
2020
L’écrivain Arno Bertina sort de la fiction pour faire entrer dans nos têtes le monde de jeunes femmes rencontrées au Congo. Elles vendent leur corps pour survivre ; avec elles il a animé des ateliers d’écriture.
Les premiers jours, je suis dans la cour du Foyer des filles vaillantes comme Marlène Schiappa dans un gouvernement : je ne sers à rien. Une fois passé les présentations officielles, comment amorcer un vrai dialogue, construire la confiance ? Elles constituent un groupe et je suis seul – on a vite l’air idiot » Ces quelques phrases (qui ne sont pas les premières) amorcent le chemin du livre et son ton : plongé dans un univers étranger, un mundélé français doit se frayer non pas tant sa place qu’une voie, voie d’accès aux autres qui ne vous attendaient pas. Devenir alors à la fois tout...
Le Dehors ou la migration des truites
de
Arno Bertina
À 26 ans, Arno Bertina publie un premier roman d’une rare rigueur éthique qui appelle à la colère, l’effarement et l’émotion. De la guerre d’Algérie à Mai 68, l’errance comme une quête du monde d’aujourd’hui.
Rarement ces dernières années, un premier roman aura été constitué d’une matière aussi dense que Le Dehors. Par matière, il faudrait entendre ce qui constitue une écriture : pensée, rythme, construction. Mais il faudrait ajouter aussi son objet : la guerre d’Algérie, l’exil intérieur, la solitude absolue, la violence de l’État, la négation de l’autre. Et donc la nécessité avec laquelle s’est écrit (et celle où se lit) ce roman : la colère, la rage, le désir d’appréhender le monde contemporain. La matière de ce livre n’est pas inerte : elle nous bouge, elle nous fait pénétrer des...