auteur Dominique Fabre
A propos
Un Gatsby de banlieue
Dominique Fabre, dans son vingtième livre, ressuscite le début des années 80 entre Paris et Sèvres, sous le regard d’un jeune homme jamais sorti de l’enfance. Touchant.
L’est dans un café de quartier que tout commence. Sous la télévision toujours allumée du troquet, le narrateur, en rupture d’études, tombe amoureux d’un Égyptien (« descendant des pharaons ») qui bricole sa vie d’un chantier l’autre et l’ancre au rêve de retourner dans son pays avec le permis de conduire et une voiture pour y faire le taxi. Il y croise aussi un ingénieur, « l’Ingé » que l’addiction à l’alcool conduit là entre deux colloques aux États-Unis. C’est lui, l’Ingé, qui va le conduire, de l’autre côté du périph’ à rencontrer Mathilde qui fut une grande danseuse, qui reste belle...
L’arpenteur affectif
« D’une enfance en exil, Dominique Fabre a forgé la nécessité d’une parole réparatrice. D’abord tenue à hauteur d’épaule comme une chandelle dans le noir de la vie, son écriture s’est mise au service des humbles, des sans-histoire, des fantômes du quotidien. Pour polir le creuset de nos existences.
C’était obligé qu’on se retrouve au Cercle, le bistrot d’Asnières qui fait face à la gare R.E.R. C’est au Cercle déjà qu’on avait croisé un serveur un peu usé dans Mon quartier (Fayard, 2002), c’est au Cercle qu’officie le barman narrateur de La Serveuse était nouvelle, l’émouvant nouveau roman de Dominique Fabre. On a donc mis le cap vers les Hauts-de-Seine, sur un périphérique parisien qui...
Vivre entre parenthèses
Ça commence vite par la phrase qui donne le titre. Celui qui parle s’appelle Pierre et il a fêté ses 56 ans, il y a trois mois : « cet anniversaire ne m’a rien fait, mais ma cinquante-quatrième année a failli me jeter dans la Seine ». Il vit seul et ça l’arrange finalement que ça démarre vite. Parce qu’il est barman au Cercle, à Asnières, et que c’est presque midi, que Sabrina, l’ancienne...
Ouvrages chroniqués
Je veux rentrer chez moi
de
Dominique Fabre
2019
Avec le récit d’une disparition annoncée, Dominique Fabre déploie à nouveau une approche sensible du temps qui passe et nous éloigne inexorablement de tous les possibles.
Je veux rentrer chez moi, le nouveau livre de Dominique Fabre, semble comme une suite à J’aimerais revoir Callaghan (2010), roman à peine fictionnel, dans lequel l’auteur ressuscitait la figure d’un jeune adolescent magnifique, prince du lycée où le narrateur attendait que la vie sourie enfin. Le roman, déjà, racontait comment l’existence s’acharnait à mettre de la distance entre nos souvenirs lumineux et le gris terne de nos quotidiens. Combien vivre était faire le deuil des élans de la jeunesse. Le Richard que « Dominique » vient voir à l’hôpital est le même Callaghan que dans le roman....
En passant (vite fait) par la montagne
de
Dominique Fabre
2015
D’une marche en montagne avec cinq jeunes en délicatesse avec la justice, Dominique Fabre a ramené un livre d’une profonde justesse.
Poète, romancier et nouvelliste, Dominique Fabre est un écrivain de l’instinct. Ses fictions se nourrissent à une enfance bringuebalée entre une famille d’accueil en Savoie, des internats en banlieue et le manque, incommensurable, d’un père définitivement absent et d’une mère trop occupée à vivre sa vie. Son œuvre romanesque tire de la pénombre des silhouettes d’hommes ou de femmes plus souvent seuls qu’accompagnés, posés au bord de la vie comme au bord d’un quai de gare où peu de trains s’arrêtent. Morceaux d’humanité saisis avec une fraîcheur de l’écriture qui sans cesse fait circuler...

Pour une femme de son âge
de
Dominique Fabre
2004
On s’avance parfois dans une phrase sans voir grand-chose et pourtant quelque chose s’y passe. La preuve avec Pour une femme de son âge de Dominique Fabre.
La phrase se trouve à la page 275 du livre, plutôt vers la fin de ce très beau, très sentimental livre de nouvelles de Dominique Fabre, Pour une femme de son âge. Comme les autres phrases du livre, la phrase est simple, écrite au plus plat de la prose, mais avec dans sa tournure une voix, celle de l’auteur-narrateur lors de son adolescence à Asnières. La phrase qu’on a soulignée à la page 275 pourrait venir d’un roman de Jacques Serena ou d’un bon polar, c’est un minuscule miracle de phrase, sans prétention, une phrase, dirions-nous, qui colle au narrateur comme un vieux blouson beaucoup...

Mon quartier
de
Dominique Fabre
2002
Huit destins tissent la toile d’un quartier de banlieue qui, par la grâce d’une écriture poreuse, se transforme en territoire universel de l’ultra moderne solitude.
Dans son cinquième livre, Dominique Fabre associe les deux genres littéraires qu’il affectionne. En effet, si Mon quartier est un roman, il peut aussi être lu comme un recueil de nouvelles. Le personnage principal est donné dans le titre : c’est un quartier d’Asnières dans les Hauts-de-Seine. C’est, accessoirement, la ville où l’auteur vécut son adolescence. Pour dire la banalité d’un lieu où s’attachent des souvenirs, des émotions, de la beauté inattendue, Dominique Fabre a donné la parole à huit personnages, qui, s’avançant tour à tour devant nous, viennent confesser un moment de leur...