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Entretiens De la tendresse, bordel !

juillet 2023 | Le Matricule des Anges n°245 | par Thierry Guichard

Dans Crétin des Alpes ! Dominique Fabre renoue avec ses romans d’une enfance tout à la fois meurtrie et enchantée. Et avec une langue posée au bord de la tendresse.

Les aficionados de Dominique Fabre le savent : l’homme a vécu son enfance loin d’une mère qui l’a confié lui comme sa sœur à une famille d’accueil dans les montagnes alpines. Rejeté et accueilli en même temps, enfant « mensualisé » qui le week-end regardait les autres gosses endimanchés rentrer pour deux jours chez eux, le gamin « parisien » grandit donc au bord des champs et d’une rivière dont le flux de l’eau donne à Crétin des Alpes ! la bande-son. L’enfance, avide des signes qui expliqueraient comment fonctionnent le monde et les adultes en son sein, observe les détails qui font le quotidien. Ce sont les portails des maisons du village, les ronces autour des barbelés qui entourent le champ du voisin, les épaves de voitures que celui-ci accumule, moins nombreuses cependant que les bouteilles de vin qu’il vide avec frénésie. C’est que ce voisin-là, M. Damet est un « cocu de naissance » que le départ de sa femme et de ses enfants a conduit à suivre une pente dont l’issue attriste Tan Gina, la nourrice du narrateur. Ancien pharmacien, M. Damet, qui plus est, tâtera de la prison pour avoir vendu illégalement des médicaments de son cru. Drôle de type dont la voix douce tranche avec celle de Ton Jos, le mari de Tan Gina, chef des cantonniers de la commune, militant communiste et distributeur de phrases toutes faites.
Le roman s’attache à ces trois figures pour mieux éviter le pathos d’être un enfant sans père abandonné par sa mère. Mais c’est surtout cette voix particulière que le livre fait entendre, une voix mâtinée d’enfance, nourrie par un regard sans préjugé, curieux, porté autant sur le paysage que sur les êtres qui vivent là. Une voix fragile, qui met sur les cicatrices de l’âme de pudiques points d’interrogation. Dominique Fabre excelle à faire vivre cet entre-deux, cette nostalgie des temps innocents, l’enfant deux fois exilés : au cœur de l’adulte qu’il est devenu, loin d’une mère qui ne l’a pas élevé. Surtout, cette voix accueille en son sein une manière tendre de voir le monde, comme si elle était la source de toute consolation. Ou un chemin possible de vivre qu’immanquablement les adultes ne prennent pas. Un sentier étroit pour se réconcilier tout à la fois avec les autres et avec la nature. Bref, peut-être une voix qui porte en elle plus d’engagement que n’importe quel discours politique.

Crétin des Alpes ! évoque la période de votre enfance où vous avez été mis en famille d’accueil et appartient de ce fait à la veine autobiographique de votre œuvre. Pour autant, cette reconstitution est-elle fidèle à votre passé ? On peut s’interroger puisque vous écrivez : « Il est tellement loin ce temps-là. En tout cas mon enfance est quelque part vers le barrage des Hollandais, pont de Brogny. (…) Je ne suis pas sûr de la reconnaître en entier, et si je la retrouve comment je saurai ? ». L’écriture permet-elle de retrouver son enfance, ou seulement de la réinventer ?
Cette histoire de mon enfance est bien sûr un peu...

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