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Dossier Dominique Fabre
Enfant de la nostalgie

octobre 2023 | Le Matricule des Anges n°247 | par Thierry Guichard

Naître hypersensible dans une famille qui vous rejette, porter sur les autres la compassion dont on n’a pas bénéficié, cela pourrait faire de chacun un saint. Cela a fait de Dominique Fabre un écrivain au regard aiguisé, au cœur fraternel, à la voix fragile. Et primordiale.

En août 2005, la rentrée littéraire nous avait conduits du côté d’Asnières et de Bécon-les-Bruyères sur les traces des personnages de La Serveuse était nouvelle qui paraissait, dix ans après le premier livre de son auteur, Dominique Fabre. En dix ans, l’homme avait publié sept romans, où deux voies se dessinaient. Celle de l’adulte, piéton des Hauts-de-Seine et de Paris (Moi aussi un jour j’irai loin ou Mon quartier), celle de l’enfant, Edgar, qui donnait à deux romans, Ma vie d’Edgar et Fantômes une émotion brute, poignante et fragile. Il nous avait semblé que La Serveuse était nouvelle était un fort beau roman où les deux voies se rejoignaient dans la voix de Pierre le narrateur, serveur quinquagénaire au café Le Cercle face à la gare d’Asnières. À 56 ans, Pierre voyait approcher, après une rupture amoureuse, la vieillesse et la solitude qui allaient être les siennes et dont ses gestes ritualisés de barman préparaient la venue. On avait arpenté avec l’écrivain les rues d’Asnières et de Bécon, évoqué Emmanuel Bove, l’enfant du pays (Lmda N°66). On avait bien dû passer par la gare Saint-Lazare qui dans plusieurs livres de l’écrivain se présente aux banlieusards comme la porte d’entrée de la capitale.
Dix-huit ans plus tard on y est revenu, à Saint-Lazare. Sans avoir fait le voyage jusqu’à Paris, mais par la grâce de son nouveau roman, Gare Saint-Lazare.
Dix-huit ans après La Serveuse était nouvelle, vingt-huit après Moi aussi un jour j’irai loin, la voix est restée la même, mais le roman s’est dépouillé, ici, de toute l’artificialité de la fiction. Gare Saint-Lazare convoque la nostalgie et la place au cœur même de l’écriture, comme un condensé des 28 livres précédents. Si la nostalgie tient une place centrale dans toute l’œuvre, c’est que celle-ci repose sur un matériau biographique marqué par l’absence. L’absence du père d’abord, celle de la mère ensuite, ont fait au cœur de l’enfance une béance ontologique profonde. L’autobiographie, chez Dominique Fabre, ne place jamais l’auteur au centre de ses livres. Observateur, mémorialiste, témoin : l’homme ne se met jamais en scène et préfère s’effacer pour rendre plus visibles ceux dont il aura croisé la vie : compagnons d’adolescence, mère acariâtre, anonymes de la rue, amoureuses toujours en partance. Pas étonnant donc que l’écrivain rechigne un peu à parler de lui. Les livres ne racontent pas sa vie, mais ressuscitent les émotions de l’enfance, les soubresauts du cœur, les silhouettes esseulées telles celles qui hanteraient les tableaux d’Edward Hopper s’il avait peint la banlieue du côté d’Asnières.

Le titre sera-t-il prémonitoire ? “Un jour moi aussi j’irai loin” est accepté par Maurice Nadeau.
Quand il vient au monde en 1960, dans le XXe arrondissement parisien, l’enfant n’a déjà plus de père. Celui-ci vient de rentrer d’Algérie et passe par la case prison pour un délit d’escroquerie. Sa mère avait lancé le processus de divorce. Il faudra dix-sept ans à...

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