auteur Gabrielle Wittkop
A propos
Danse macabre
Entre gothique et grand-guignol, Gabrielle Wittkop a créé un univers dédié à Sade où nul ne mérite de survivre. Meurtres raffinés et morts douloureuses, celle qui se rêvait tigresse ou harpie n’épargne personne et connaît assez les poisons pour les dispenser allégrement. Double parution : Les Héritages et Hemlock.
Pour cause de centenaire, il y aura un jour peut-être une plaque de bronze apposée à la façade de l’hôtel Lenox rue Delambre à Paris. On y lira « Gabrielle Wittkop (1920-2002), écrivain, descendait dans cet hôtel. » En vérité, la romancière, essayiste et nouvelliste consentait à poser ses valises à l’hôtel d’Angleterre, rue Jacob, célèbre pour avoir hébergé le jeune Hemingway, lorsque le Lenox se refaisait une beauté. 2020 est aussi le jubilé de l’Allemand Paul Celan (1920-1970) – dont on a négligé de marquer le double centenaire de la naissance et cinquantenaire du décès – et de la...
Beauté maudite
Drôle de dame que Gabrielle Wittkop, née à Nantes, en 1920, morte à Francfort, où elle s’était installée après avoir épousé un déserteur de l’armée allemande. Une femme dont le besoin d’indépendance était vital. Revendiquant la liberté, l’amoralité et l’inutilité, elle avait fait de l’égotisme, sa loi, niant toute religion comme tout attachement politique ou familial. (Le soir du jour où son...
Pages arrachées au récit secret d’un séjour en Inde
« Comment présenter à vos séraphiques essences la rencontre d’un dieu ? Il était faux, sans doute, mais tous le sont, à la fois innombrables et rares.C’était en Inde, dans un coin perdu du Rajasthan, il y a une vingtaine d’années… »Depuis Le Nécrophile (1972), Gabrielle Wittkop a signé une dizaine d’ouvrages, dont le plus récent, Les Départs exemplaires (éditions de Paris) nous valut le privilège de la rencontrer (cf N°18).La luciférienne dame vit à Francfort.
Hippolyte a rencontré au bureau de Poste de M.I. Road le petit représentant canadien qui évoque quelque panaris très soigné, et l’a plusieurs fois aperçu au guichet de la banque. Il voit beaucoup de choses dans ses randonnées, quand pour son propre compte il écoule un thalidomide européen frauduleusement soustrait à la destruction et qu’il prescrit contre le mal de dents.
Les pauvres ont...
Ouvrages chroniqués
Les Départs exemplaires
de
Gabrielle Wittkop
Lire Gabrielle Wittkop, c’est retrouver la beauté d’une écriture puisant sa sève dans la plus obscure des nuits pour mieux célébrer les ruses du destin.
Elle alliait la pensée la plus libre au goût le plus raffiné, préférait les tigres aux enfants, dessinait comme jadis et trouvait les morts plus calmes que les vivants. Un sens de l’insoumission sensible et de l’altérité que Gabrielle Wittkop, née à Nantes, en 1920, a mis au service d’une écriture mariant l’élégance classique à la jubilation d’une langue gorgée de sucs. Très jeune, elle lut d’Alembert, Diderot, Sade, apprit le latin, le grec, l’allemand, l’anglais, l’italien, avant d’épouser un déserteur de l’armée allemande – un homosexuel qu’elle avait caché durant la dernière...
La Marchande d’enfants
de
Gabrielle Wittkop
2003
Scandaleuse et flamboyante, Gabrielle Wittkop livre un brûlant roman posthume qui démasque l’ombre des vraies perversions.
Éprouvant, brûlant, irradiant d’effets d’intensité, La Marchande d’enfants est un livre scandaleusement beau, troublant, équivoque, l’un de ceux qui réconcilient avec l’art du roman. Gabrielle Wittkop (19202002) le savait qui ne voulut pas le voir publié de son vivant. Depuis la parution du Nécrophile (1972), celle qui disait « Je suis heureuse que ma vie soit libre, amorale et inutile », n’a cessé d’arpenter les plus ténébreux territoires de la littérature. Écrivain hors du commun, elle vécut en « homme » libre, prônant une pensée affranchie des convenances sociales, éthiques,...
Sérénissime assassinat
de
Gabrielle Wittkop
2001
Élégante dans la méchanceté, elle signe un roman trouble comme les eaux de Venise. La vieille dame, dans sa langue flamboyante reste délicieusement odieuse.
Gabrielle Wittkop connaît sa pharmacie. Les alcaloïdes végétaux tout spécialement. Elle y met un point d’honneur. Il est vrai que la mort violente est son métier. Coup de surin ou empoisonnement, elle l’a inscrite en rouge sur sa carte de visite imitée du XVIIIe siècle. La dame est Grand siècle, sa posture aristocratique, gracieuse et polie. Elle connaît les usages. À l’image d’Ottavia Lanzi, matriarche un peu raide de son nouvel opus noir et théâtral, elle voit mal et « dirige sa pensée dans l’esprit des Lumières mais fort à l’encontre de ce qu’il y a en elle de sombre, de chtonien,...
La Mort de C.
de
Gabrielle Wittkop
2001
Élégante dans la méchanceté, elle signe un roman trouble comme les eaux de Venise. La vieille dame, dans sa langue flamboyante reste délicieusement odieuse.
Gabrielle Wittkop connaît sa pharmacie. Les alcaloïdes végétaux tout spécialement. Elle y met un point d’honneur. Il est vrai que la mort violente est son métier. Coup de surin ou empoisonnement, elle l’a inscrite en rouge sur sa carte de visite imitée du XVIIIe siècle. La dame est Grand siècle, sa posture aristocratique, gracieuse et polie. Elle connaît les usages. À l’image d’Ottavia Lanzi, matriarche un peu raide de son nouvel opus noir et théâtral, elle voit mal et « dirige sa pensée dans l’esprit des Lumières mais fort à l’encontre de ce qu’il y a en elle de sombre, de chtonien,...
Le Nécrophile
de
Gabrielle Wittkop
J’ai écarté les cuisses pour contempler la vulve mince comme une cicatrice (…) Cette petite fille en vaut la peine. C’est vraiment une très belle morte." Paru en 1972, ce beau roman sous forme de journal raconte l’amour tragique qu’un esthète porte aux cadavres, hommes, femmes ou enfants, beaux ou laids. Roman terrible en cela qu’il parvient à dépeindre, non pas des actes scabreux et provocateurs, mais un sentiment humain, une réelle affection portée à la mort, à son odeur. Le narrateur situe l’origine de sa passion morbide au jour du décès de sa mère lors d’une scène paroxystique qui...
Almanach perpétuel des Harpies
de
Gabrielle Wittkop
Avec son Almanach perpétuel des Harpies, Gabrielle Wittkop renoue avec un genre séculaire. Ce livre, constitué d’un assortiment ludique de textes variés ponctué de dessins, est conçu pour que le lecteur y trouve le frisson ou le rire et pioche quand bon lui semble une image ou un texte, à sa faim.
Loin de se fondre totalement dans le genre « almanach », Gabrielle Wittkop évite ses écueils traditionnels telles que les « pronostications » astrologiques de mauvais aloi et les blagues à papa dont le Vermot vient définitivement de cesser la production. Plein de fantaisie, son ouvrage curieux...