auteur John Burnside
A propos
D'une enfance meurtrie
Né dans une famille ouvrière d’Écosse, confronté très tôt à un père alcoolique et violent, John Burnside a trouvé dans les livres qu’il a lus la voie vers sa liberté et dans les livres qu’il écrit la voix magistrale de ses refus. Parcours d’un homme engagé.
On ne saurait assez remercier les éditions Métailié pour leur entêtement à publier l’Écossais John Burnside. Depuis Un mensonge sur mon père paru en 2009, on sait un peu mieux l’importance de ce romancier par ailleurs poète. Ce n’était pas son premier livre publié en français, mais l’obtention de quelques prix lui aura donné une petite visibilité (3000 exemplaires vendus environ lors de sa sortie) à ce livre autobiographique. Son premier roman, Une maison muette aurait déjà dû lui valoir une consécration plus grande tant ce livre-là est impressionnant de force. Scintillation qui paraît...
Save our souls
Les romans de John Burnside font l’autopsie d’un monde où les âmes valent moins que l’argent qui les achète. La colère, passée à l’alambic d’une littérature de haute volée, se transforme en un cri capable d’éveiller les consciences les plus endormies. Celui d’un combattant.
D’un romancier par ailleurs poète et qui enseigne l’écriture à l’université, on pouvait attendre des réponses qui décortiquent les théories littéraires, soulignent l’importance du rythme et des sonorités que ses livres (remarquablement traduits en français par Catherine Richard) dévoilent. Face à ce styliste d’une puissance d’évocation aux mille nuances, on espérait garder assez de temps pour...
Éblouissement
Le cinquième roman traduit de John Burnside sonne comme un opéra tragique et fantastique.
C’est d’abord une langue qui nous emporte dès le prologue titré : « la vie est plus vaste ». On entre mystérieusement dans un monde où la vie et la mort ne seraient pas deux choses différentes, où le narrateur s’efface au fur et à mesure que son histoire va être racontée, comme s’il était saisi, sur une pellicule de film, par une surexposition de plus en plus forte. Entrons, puisqu’il nous y...
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Ouvrages chroniqués
Le Bruit du dégel
de
John Burnside
2018
Avec Le Bruit du dégel, John Burnside tisse un roman mélancolique, qui fait la part belle au chagrin, avec une immense douceur.
Il y a toujours dans les romans de John Burnside une sorte de présence, un lien à un au-delà. Un penchant assumé pour une forme de panthéisme, cette habitude de venir effleurer des esprits dissimulés derrière nos propres ombres. Le Bruit du dégel, sous un aspect moins sauvage que L’Été des noyés, ou Scintillation, ne fait pas exception à cette règle. C’est un roman-conte, une déambulation à travers la vie d’un pays, sur le fil de l’aventure d’une vie, au gré d’une parole pour dire et sauver, et redécouvrir, et apprivoiser, décrypter, le monde comme il devrait être, comme au moins on...
Les Empreintes du diable
de
John Burnside
2008
Dans son troisième roman, l’Écossais John Burnside décrit une chute dans la solitude, l’adversité, la folie. Oppressante, mais terriblement belle.
En introduction, John Burnside consigne ce dicton. « Mieux vaut le diable qu’on connaît que celui qu’on ne connaît pas. » Certes, cette formule passe inaperçue. D’ailleurs c’est un des talents de l’auteur écossais que de cacher, d’opacifier, d’inonder de détails ou de révéler par toutes petites touches. Laissant ainsi le lecteur progresser tranquillement dans l’histoire, ce dernier arrive même à sourire lorsque Michael, le narrateur évoque le temps jadis, quand par une nuit d’hiver, un curieux voyageur traversa ce petit village de pêcheurs, Coldhaven, sur la côte est de l’Écosse en...
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Une vie nulle part
de
John Burnside
2005
Roman ou document sociologique ? Ce « nulle part » anglais oscille en effet entre le portrait très intériorisé d’une famille, de quelques amis, et le tableau des conditions de vie et de rêve de gens modestes de Corby, ville d’aciéries sans perspective. Tour à tour disséqués par le narrateur, ce sont Alma, la mère, Alina l’adolescente, Dereck le grand frère, Francis et son ami Jan… Comment s’échapper de cette ville sans horizon, de ses frustrations, de sa routine, de ses boulots sans grandeur ? Suffit-il de brûler une Bible, cette « panoplie complète de mensonges », d’écrire des chansons...