auteur Jorge Luis Borges
A propos
Le grand mystificateur
La multiplicité des sens d’une œuvre essentiellement composée de textes courts qui semblent toujours s’appuyer sur d’autres, réels ou fictifs, ne cesse de nous rappeler l’inutilité de toute tentative d’épuiser le travail de Borges. L’auteur de L’Aleph aura su édifier depuis la position périphérique de Buenos Aires, ville où il est né en 1899, une histoire universelle de la lecture.
C’est la force paradoxale des classiques : leur omniprésence les condamne au lieu commun. Ainsi de Kafka, trop souvent résumé à un adjectif aussi commode que vague, la forêt du « kafkaïen » ayant tendance à simplifier, voire à contredire, la réalité de son œuvre. Même chose lorsqu’est brandi l’étendard du « borgésien » : une fois qu’on aura hâtivement convoqué l’encyclopédisme, les labyrinthes, les tigres et les miroirs, on n’aura rien dit. D’une certaine manière, les œuvres des écrivains qui modifient durablement notre façon de lire (thème « borgésien » s’il en est) sont trop grandes...
Bibliographie sélective
• Œuvres complètes T1 – Ferveur de Buenos Aires (1923), Lune d’en face (1925), Cuaderno San Martín (1929), Evaristo Carriego (1930), Discussion (1932), Histoire universelle de l’infamie (1935), Histoire de l’éternité (1936), Fictions (1944), L’Aleph (1949), Autres inquisitions (1952) – La Pléiade, 2010
• Œuvres complètes T2 – L’Auteur (1960), L’Autre, le Même (1964), Pour les six cordes...