auteur Tanguy Viel
A propos
En quête d'une enfance perdue
Porteur d’une nostalgie, Tanguy Viel a fait l’apprentissage de la littérature de manière collégiale et fraternelle. Un chemin sûr pour trouver en soi cette singularité de langue et de construction romanesque qui signale le véritable écrivain.
Deux grandes figures de la littérature ont attaché leur nom à la ville de Meung-sur-Loire. C’est d’abord Jean Chopinel qui au treizième siècle, sous le nom de Jean de Meung, donna une suite au Roman de la Rose de Guillaume Lorris, pimentant ses vers d’une ironie qui faisait défaut à son prédécesseur. C’est ensuite, un siècle et demi plus tard, François Villon qui séjourna ici, mais « séjourner » n’est guère adéquat : il y est emprisonné tout l’été 1461 à la demande de l’évêque d’Orléans. La ville bénéficie de la réputation d’être une belle cité médiévale. Sous le mélange d’eau et de...
La famille en rade
C’est peut-être le livre de Tanguy Viel qu’on attendait. Un roman qui aurait le phrasé virtuose de L’Absolue Perfection du crime et la limpidité narrative de Cinéma. Mais qui aurait quelque chose en plus, comme, disons, cinquante mètres sous les pieds du funambule qui suffisent à faire de son art une épreuve vitale. Ce n’est pas en mètres qu’il faut compter ici, mais en kilomètres : ceux...
Fargo sur mer
C’est une histoire d’arnaque que raconte le quatrième roman de Tanguy Viel. Mais peut-être est-il seulement question d’amour. Éclairage sur « Insoupçonnable » par un maître de la lumière.
Né en 1973 à Brest, Tanguy Viel semble écrire avec une caméra en tête et un air de jazz façon Ascenseur pour l’échafaud dans les doigts. Ses trois premiers romans flirtaient avec le polar, mais un polar presque blanc, illuminé par celui qui le narrait. Trois livres en trois ans : on se disait que le bonhomme avait trouvé son tempo, mais il nous aura fallu en attendre cinq cet Insoupçonnable....
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Ouvrages chroniqués
La Fille qu’on appelle
de
Tanguy Viel
2021
Quatre ans après Article 353 du code pénal, Tanguy Viel nous livre une version au féminin des rapports sociaux. Un roman nerveux et presque noir.
C’est, de prime abord, désarmant de simplicité. Laura a besoin d’un logement. Or elle est la fille de Max, chauffeur du maire. Donc elle obtient un rendez-vous avec le maire. Mais le maire n’a que des désirs, lui. Que croyez-vous qu’il s’ensuit ?
À partir de cette mince trame dont on se demande très vite comment l’auteur va réussir à la filer sur deux cents pages, le narrateur déploie ses tours : distillant ses informations (Max fait de la boxe), affinant ses personnages (Laura n’est pas née de la dernière pluie), maîtrisant les horloges (d’un coup, on est la veille du grand match) et...
Icebergs
de
Tanguy Viel
2019
Avec Icebergs, Tanguy Viel donne à voir la part immergée de la littérature, celle des coulisses de la création et d’une existence, en dix promenades.
Vingt ans déjà que Tanguy Viel publie des romans. Vingt ans qu’il conçoit et fabrique des fictions aux rouages diaboliques alors que ses personnages semblent destinés à des vies ordinaires. Le plus souvent, un narrateur, interne à l’histoire, prend en charge le récit. Mais si ses propos inoffensifs amenuisent la vigilance du lecteur, in fine celui qui, l’air de rien, raconte l’histoire en sait bien plus que ce qu’il n’y paraît. Les apparences sont toujours trompeuses chez Viel et la nature des forces qui unit les éléments du récit est le résultat d’un travail minutieux, rigoureux,...
Article 353 du code pénal
de
Tanguy Viel
2017
À défaut d’être un poisson, on peut toujours faire des films ou écrire des livres. On pourra toujours faire comme si on ne faisait rien, comme si rien n’advenait. On ferait comme Paterson dans Paterson de Jim Jarmush, qui après que le chien de son amoureuse a déchiqueté le cahier où il consignait ses poèmes, la rassure en lui disant que cette destruction n’est pas si grave, puisque c’est sur l’eau qu’il écrit en fait, en surface de l’eau, autant dire à même l’effacement du poème. Car tout arrive dans un poème, c’est-à-dire rien, rien que ce qui arrive chaque jour de la vie d’un chauffeur...
L' Absolue Perfection du crime
de
Tanguy Viel
2001
Dans un polar où les personnages endossent leur rôle avec fatalité, Tanguy Viel joue dans son troisième roman avec les mythes du genre. Noir, impair et gagne.
Marin revient de trois ans de cellule pour reprendre sa place au sein de la « « famille » ». Il faut mettre des guillemets, puisque ses membres eux-mêmes en collent à ce mot de « famille » qui dit le souhait d’appartenir à un faisceau de valeurs à l’horizon desquelles il y aurait l’éternité d’un caveau. Andrei, Marin et le narrateur ont fait allégeance à « l’oncle », un vieux mafieu de province, mourant, puis mort quand s’achève le premier tiers du livre. L’oncle qui a dit oui au projet un peu fou de Marin, mais l’oncle qui s’en moque pas mal, au moment de mourir, du grand hold-up...