éditions Al Manar
A propos
En lumineuse résonance
Tournées vers la Méditerranée et le Maghreb, les éditions Al Manar mêlent l’art à la poésie et au texte court. Dans la retenue ou le lyrisme, chaque livre tente d’abolir les frontières entre les pays, les cultures, les sensibilités.
C’est d’abord par leur facture que les livres d’Al Manar se distinguent : beau papier, typographie impeccable, ces livres-là portent leur élégance avec fierté. Œuvre d’un couple d’esthètes, la maison d’édition est née de la rencontre de l’art, d’une terre et de la poésie.
La terre, d’abord, fut celle du Maroc. Elle a laissé des traces dans le grand appartement de Neuilly où nous reçoivent Christine et Alain Gorius, les fondateurs de la maison d’édition. Le Maroc, Alain Gorius y est envoyé en coopération en 1977 : « j’ai découvert un autre monde qui m’a bien plu. Je ne parlais pas...
Ouvrages chroniqués
D’un burin de fer
de
Tal Nitzán
2013
Faire écho à chacun des poèmes réunis dans D’un burin de fer / Vingt ans de poésie israélienne engagée 1984-2004, la tâche, et non des moindres, a été confiée au peintre Rachid Koraïchi qui a réalisé autant d’encres. Pour illustrer ce florilège, l’artiste reprend à son compte le thème majeur de la guerre : folie et douleur tiennent l’autre part de cette explosion verbale et picturale, comme si à l’instar des paroles des prophètes de la Bible cités tout au long du recueil, les mots étaient encore et toujours vecteurs de sagesse. La transformation du texte en images en dessine les motifs...
Le Faux-Fils
de
Mohand Paul Jean-Louis
2019
Ce n’est pas la première fois que l’auteur, un « métis parisien-kabyle », comme il se désigne lui-même, aborde le thème de l’enfance maltraitée – la sienne, en grande partie. Il l’avait évoquée dans Les Pseudonymes, roman autoédité (Ressouvenances) en 2017. Il y revient avec un roman sombre, étrange, percutant. Le héros de l’histoire, Jean-Pierre, un gamin d’à peine 7 ans, est persuadé d’être un « Français pure souche », né « d’une Parisienne venue d’Auvergne et d’un petit Tourangeau râblé ». Son malheur vient d’abord de là : de ce mensonge familial, dans lequel il grandit, auquel...

Le Livre de la frontière
Illustration(s) de Rachid Koraïchi
de
Jaume Pont
2006
Des vers d’amour, de guerre et de vigueur, en une anthologie aux origines mystérieuses, pour revivifier la tradition poétique des premiers troubadours. Un trésor de Jaume Pont, enfin traduit en français.
Entre deux êtres ou deux cultures, entre soi et le monde, entre Dieu et l’homme, la frontière est ténue, parfois, mais le plus souvent présente, elle s’impose et traverse, (dé)limite et cloisonne les espaces réservés, inatteignables. Bordure et paroi, espace ambigu, la frontière est à la fois une barrière et le lieu par où elle s’efface. Selon la façon dont on la considère tout comme la peau de notre corps elle est écran autant qu’interface. En Espagne, la frontière entre la culture d’Al Andalus, période de l’occupation de la péninsule par les Arabes (711-1492), et la veine poétique...
L' Obstination du perce-neige
de
Françoise Ascal
2020
La poète Françoise Ascal publie ses carnets et un recueil de proses. D’un livre à l’autre, ce récit de soi nous retient.
Vivre est si stupéfiant, cela ne laisse que peu de place pour d’autres occupations. », tels sont les mots empruntés à Emily Dickinson par lesquels Françoise Ascal commence son journal. Elle y témoigne de la maladie qui l’affecte gravement, durant les années 2012 à 2017. Sa vie s’en trouve alors durablement entravée : « Ma rémission aura duré un an et demi. L’année s’achève par une batterie d’examens. », observe-t-elle dès le 2 décembre 2012. Sa liberté d’aller et venir se voit remise en question et tenir la souffrance à distance devient une gageure. L’écriture cependant lui permet de se...

Petit musée portatif
Illustration(s) de Abdellatif Sadouk
de
Abdellatif Laâbi
À « celui qui décidément ne prend pas racine », au poète en exil permanent qu’est Abdellatif Laâbi, Françoise Ascal a demandé de livrer les objets qui composent son espace intérieur. La demande est belle, émouvante ; elle répond au don permanent qu’est l’oeuvre du Marocain.
Elle donnera naissance, surtout, à un livre magnifique rehaussé des dessins d’Abdallah Sadouk.
Laâbi y a répondu en choisissant des objets souvent modestes, détenteurs d’une mémoire familiale, d’une douleur parfois, d’une humilité toujours. Le choix fait, Abdallah Sadouk est venu chez le poète dessiner entre autres,...