éditions Atelier In 8
A propos
Court-circuit
Depuis cinq ans, une petite maison béarnaise joue les agitatrices de talents au service de la nouvelle et des formes courtes de narration. En marge de l’actualité et des canons consacrés de la littérature.
On aurait pu crier à l’hérésie, croire au sabordage programmé. C’est que l’Atelier In8 trouve sa raison d’être dans la nouvelle. Elle lui a voué son âme dans un pays qui a la fâcheuse réputation de rester insensible à ses charmes. Créée en 1999, l’entreprise puise l’inspiration jusqu’à trouver son nom dans le format « in octavo », où la feuille imprimée est pliée trois fois afin d’obtenir huit feuillets. Aux commencements, elle était à la base orientée vers le graphisme avant de faire du sacerdoce éditorial une activité à plein temps à partir de 2005. Le catalogue, lui, s’est étoffé...
Ouvrages chroniqués

Le Golfe de Gascogne
de
Bernard Manciet
2008
Hypertrophie, tonitruance et silence, une dimension océane, on trouve tout cela en Bernat Manciet (1923-2005). Dans le personnage, dans l’œuvre (une cinquantaine d’ouvrages), est-ce la Gascogne qui en lui poussait sa corne ? Certainement. Pour le poète occitan René Nelli, le natif de Sabres (Landes) était un « monstre d’originalité », au « renouvellement verbal incessant » et d’un « jaillissement lyrique intérieur ». Polygraphe, éminent lettré, l’auteur de L’Enterrement à Sabres (Mollat, 1996) se fit essayiste pour dresser un triptyque qui, partant du local, La Maison de la lande (Atelier...

Parures
de
Franz Bartelt
2010
À se délecter de son humour, on en oublierait presque le Franz Bartelt plus grave, celui qui, avec Parures, nous parle d’amour, mais aussi de la quête du respect, de la honte et de la colère des gens de peu. L’adolescent qui s’y raconte vit seul avec sa mère dans « une zone plus ou moins périphérique » : « Quinze hectares à l’est de la ville, où, par blocs successifs, séparés par des baraquements entassés les uns sur les autres, se répandent toutes sortes de ruines. Pire qu’un bidonville. Un dépotoir ».
La mère se saigne aux quatre veines pour équiper son fils d’une distinction qui,...

Les Temps filiaux
de
Marie Cosnay
2008
Funambule des mots, Marie Cosnay avance texte à texte sur le fil étroit de l’impossible énigme de l’être, des abysses qu’elle découvre et des trajectoires qu’elle dessine dans le monde. Ou comment être-avec, malgré tout.
Il faut longer les murs de la prison dite Villa Chagrin, théâtre de son troisième roman, traverser le quartier de maisons ouvrières, monter une pente légère - Marie Cosnay habite, au faîte d’une colline derrière le vieux Bayonne, une maison haute et étroite, bordée d’un jardin dont les portillons avec ceux des voisins restent ouverts - y circulent librement interpellations, salutations, et délicieux gâteaux au chocolat. Dans ce havre de paix se retrouve l’écho de la quête traversant ses textes pudiques, qui, alliant force et délicatesse pour aborder les thèmes douloureux du deuil, de la...