La rédaction Christophe David
Articles
Un livre
Respiration artificielle
de
Ricardo Piglia
Respiration artificielle
Vingt ans après sa première publication en Argentine, ce roman de Ricardo Piglia paraît pour la première fois en France. Respiration artificielle est un récit foisonnant qui s’ouvre ainsi : « Y a- t-il une histoire ? S’il y a une histoire, elle commence il y a trois ans. » Et, en sachant qu’on ne livre ici que l’ombre d’un squelette, l’histoire est celle d’un écrivain qui tente de connaître la biographie d’un membre mystérieux de sa famille qui lui-même essaie, depuis longtemps, d’écrire la biographie d’un illustre personnage du siècle passé. Les lettres, les conversations, les écrits et...
La Movida, dix ans après
Avec les comédies d’Almodóvar, on avait de la Movida une image brillante. Avec Juan Madrid et Feux de paille on en découvre l’envers du décor.
Le romancier Antonio Muñoz Molina écrivait récemment dans El País : « Avant les années 80, en général, l’Espagne c’était les corridas, le flamenco et l’Inquisition. Aujourd’hui, ce sont les corridas, le flamenco, l’Inquisition et les films d’Almodovar ». La Movida n’aura donc que peu contribué à changer notre perception de l’Espagne. L’une des raisons pour lesquelles il ne reste que peu de...
Archives d’une amitié
A la fois très simple et très compliqué, Inscapes constitue une approche résolument originale et féconde de l’oeuvre du peintre François Dilasser.
Inscapes est un livre inclassable. Paul-Louis Rossi parle d’un « ensemble », d’une « histoire », d’une « aventure ». Il n’a d’unité que si on le regarde comme les archives d’une amitié. Mais les pièces de ce dossier ne sont pas réunies de façon contingente ; elles constituent bien une « histoire » avec un commencement et une fin, celle de l’initiation de Paul-Louis Rossi au mystère de la...
Un livre
Cap Horn
de
Francisco Coloane
Chiens, chevaux, hommes
De la même veine que Tierra de Fuego, Cap Horn de Francisco Coloane contient les principes d’une vision du monde forte voire d’une mythologie.
Un Anglais est passé par ces lieux, et il les a regardés sans comprendre. Il a écrit : « Tristes solitudes où la mort plus que la vie, semble régner en souveraine ». N’ayant rien compris, en bon Anglais, il a menti. Il s’appelait Charles Darwin » (1). Ce qui ressort de la lecture des nouvelles de Francisco Coloane, c’est que la vie règne en souveraine sur cette Terre de Feu dont le Cap Horn...
L’objectivité littéraire
Dans une Espagne qui ne revit qu’en oubliant, le Catalan Vásquez Montalbán plaide pour la mémoire contre l’amnésie. Sortie de Moi, Franco.
Bien qu’il s’agisse d’un travail de part en part romanesque, Moi, Franco de Vásquez Montalbán est aussi une réflexion sur la façon dont on écrit l’Histoire. Pour le centenaire de la naissance du Caudillo, un « jeune éditeur » madrilène demande à un « vieux vulgarisateur » de lui écrire une autobiographie de Franco : « Tu dois appliquer la même fausse objectivité que Franco aurait employée...