La rédaction Didier Garcia
Articles
Un livre
Planète sans visa
de
Jean Malaquais
Malaquais, bien nulle part
Fresque sociale et historique, Planète sans visa (1947) évoque la cité phocéenne durant les premières années de l’Occupation.
Il existe au moins deux manières différentes de lire ce livre. La première est la plus simple : elle consiste à se jeter dans ce roman sans intrigue et sans protagoniste, qui juxtapose (comme l’a fait l’Espagnol Camilo-José Cela dans La Ruche avec le Madrid de 1942) des séquences narratives de longueur variable, n’ayant souvent rien à voir les unes avec les autres, et qui concernent à chaque fois un nombre limité de personnages (sur la grosse cinquantaine que contient l’ensemble). La seconde a le mérite d’être moins superficielle, et partant plus proche de la réalité historique : le...
Un auteur
Frédéric Boyer ou le deuil de l’innocence
A 34 ans, Frédéric Boyer bâtit son oeuvre à trus grande vitesse. Pour cette rentrée, Les Innocents et L’Ennemi d’amour, ses deux nouveaux livres traquent la figure de l’amitié. La quête d’un homme pour l’idée de Dieu est inévitable.
Pour Frédéric Boyer, tout est allé très vite. 1991 : La Consolation, son premier roman, paraît chez P.O.L ; 1993 : Des Choses idiotes et douces obtient le prix du Livre Inter. Viennent ensuite un essai consacré à Dostoïevski -Comprendre et compatir- et cinq nouveaux titres. Neuf livres en cinq ans : six romans, un essai, et deux volumes plutôt rebelles à la loi des genres. Une production...
De Big Sur à Bourlinguer
Quarant-cinq ans de belle amitié entre deux géants de ce siècle. Blaise Cendrars-Henry Miller : la correspondance des elus.
Denoël ferait aujourd’hui rougir de honte Blaise Cendrars et lui ferait sans doute regretter son « À bas les éditeurs ! » qui amusait tant Henry Miller. Ce fut en 1960, un an avant que Cendrars acceptât de partir pour « Le Lotissement du ciel », que Denoël entreprit de publier ses œuvres complètes, publication qui compte aujourd’hui ses huit tomes et que complètent des volumes de...
Un livre
Lavoir de toutes les couleurs
de
Charles Dobzynski
Lavoir de toutes les couleurs
Poète (prix Max Jacob 1992 pour La Vie est un orchestre), nouvelliste, romancier, traducteur (de Rilke), riche d’une œuvre qui compte plus d’une vingtaine de titres, Charles Dobzynski se fait ici portraitiste.
Comme son titre l’indique clairement, ce volume expose dans une immense galerie les portraits de peintres et de cinéastes de notre siècle. Des portraits le plus souvent insolites :...
L’Aphorismose
Dans une courte préface, Stéphan Lévy Kuentz met un point d’honneur à rapprocher Théodore Kœnig des surréalistes… Il semble bien en effet que l’ancien fondateur de la revue Phantomas ait gardé du surréalisme le goût de la trouvaille : « Ni bu, ni connu », « Il n’y a pas de fumiste sans fumée », « Le tatillon titille à tâtons », « plus on est de vous, moins on rit » ! Avec autant de finesse,...