La rédaction Emmanuel Laugier
Articles
Des livres
Recueil collectif de recettes d’hiver
de
Louise Glück
L' Iris sauvage / Meadowlands / Averno
de
Louise Glück
Tout est à ramasser, à sentir
Louise Glück, que le prix Nobel de littérature couronna en 2020, laisse des livres dont les expériences cellulaires indiquent l’éclosion de toutes choses.
Dès ses premiers livres jusqu’à Ararat (1990), encore inédit en français, qui précède de deux ans le livre qui la fera connaître (L’Iris sauvage, prix Pulitzer), on sent chez Louise Glück (née à New York et issue d’une famille juive hongroise) une façon tout à elle de camper les scènes, ouvertes et énigmatiques, de chacun de ses poèmes. À l’exemple de l’un d’entre eux, où la narratrice évoque sa propre absence : « Je ne me vois jamais, debout sur le perron, tenant la main de ma sœur./C’est pourquoi je ne peux pas expliquer/les bleus sur son bras, à l’endroit où la manche se termine »...
Un livre
Stations avant l’oubli
de
Dominique Labarriere
Face aux s tations
Stationner, c’est s’arrêter peu, ça suppose que l’on reparte, comme des points balisent un trajet et s’effacent à mesure. Telle fut la vie de Dominique Labarrière, disparu en 1991 à quarante-trois ans. Il ne sortit pas de la rue des Trois-Bornes à Paris, entre le boulevard Voltaire et le rue de la Roquette, de la chambre d’hôtel où on le retrouva, lui qui jamais ne put se fixer, toujours jeté...
Un auteur
L’autobiographie de la douleur et du grotesque
Franck Venaille, cet amoureux de la Belgique, a écrit près de trente livres, une autobiographie traversée par le jazz, l’opéra, le cinéma, le Pop-art et la politique. Un travail d’écriture qui ouvre à toute la modernité, à sa profondeur.
Franck Venaille fait partie de ces personnes qu’on peut ne pas remarquer, tant la discrétion et la pudeur leur sont propres. Quand il parle, il le fait lentement, et passe rapidement d’une conscience terrible de son travail, précise, toujours remise en question, reprise, réaffirmée, à un humour froid qui dessine un léger sourire sur son visage. C’est sa manière, et soixante ans de vie...
Grèce, aller-retour
Lauréat du prix Kowalski de la ville de Lyon en 1989 (soit à 24 ans) avec La Lettre d’été (Cheyne), puis remarqué en 1992 lors de la publication d’un volume de poèmes chez Gallimard -L’Enterrement du siècle -, Hervé Micolet rassembla ses deux façons d’écrire dans La Conférence sur les étrusques (Deyrolle, 1994). Oscillant entre une prose réflexive et des petits poèmes de trois à quatre vers...
Un auteur
Les grandes cellules de Gay-Lussac
Disparu le 6 octobre dernier à 77 ans, l’auteur du Voyage enchanté laisse derrière lui plus e vingt livres. Cere encore confidentielle, à l’écriture dépouillée, aux thèmes obsessionnels, est d’une unité implacable.
Peu de choses sues et dites sur la vie de Bruno Gay-Lussac. Son lieu de naissance comme le métier qu’il exerça, ou même le parcours de son trajet, ne sont jamais mentionnés en quatrième de couverture ou dans les notices biographiques. On est face à un auteur dont le fil biographique a été voulu absolument plat, net, sans bavure. Seuls précisions de dictionnaire : il est un descendant...