La rédaction Emmanuel Laugier
Articles
Des livres
Recueil collectif de recettes d’hiver
de
Louise Glück
L' Iris sauvage / Meadowlands / Averno
de
Louise Glück
Tout est à ramasser, à sentir
Louise Glück, que le prix Nobel de littérature couronna en 2020, laisse des livres dont les expériences cellulaires indiquent l’éclosion de toutes choses.
Dès ses premiers livres jusqu’à Ararat (1990), encore inédit en français, qui précède de deux ans le livre qui la fera connaître (L’Iris sauvage, prix Pulitzer), on sent chez Louise Glück (née à New York et issue d’une famille juive hongroise) une façon tout à elle de camper les scènes, ouvertes et énigmatiques, de chacun de ses poèmes. À l’exemple de l’un d’entre eux, où la narratrice évoque sa propre absence : « Je ne me vois jamais, debout sur le perron, tenant la main de ma sœur./C’est pourquoi je ne peux pas expliquer/les bleus sur son bras, à l’endroit où la manche se termine »...
Un livre
Glossomanies : sotie en trois tableaux
de
Christian Prigent
Les bouches bandantes
Naturellement, on aurait tendance à penser que Christian Prigent cache derrière l’écrivain qu’il est une sorte de dramaturge. Son œuvre, roman ou poésie, toute entière tournée vers le babil transpirant des langues souterraines et pulsionnelles, celle du mental révulsé, de la peau retournée, on la tournerait volontiers vers une sorte de théâtre intérieur que la voix, à bras le corps, sortirait...
Des livres
L' Homme en guerre
de
Franck Venaille
Ecrire contre le père ?
de
Franck Venaille
Guerre aux pères
Souffle moi derrière dedans c’est bon à ma santé » : ces mots, que le jeune Mozart envoya à sa cousine, ouvrent le dernier livre de Franck Venaille, Écrire contre le père ?. Cette « très intime partition de correspondance scatologique », Franck Venaille en fait l’amorce de son livre en ce qu’elle est à elle seule, en s’inscrivant dans le destin du compositeur, une façon, la première avant...
Le ventre de Sampiero
À 43 ans, Dominique Sampiero a publié plus de douze recueils de poèmes. C’est énorme. Il fallait sans doute en être passé par ce nombre-là de livres pour arriver aux proses des Pluies battantes, un livre tendu, âpre, qui nous fait passer par l’insupportable enracinement de la terre qui coupe, par le fond vaseux des étangs, pour dire la parole tue de tous, et la sienne d’abord, celle qui...
Technique du marbre
Un coup de sonnette en bas ramène aux chaleurs de juillet, la comédie du deuil » : page 13 de Technique du marbre. Cette phrase a l’insolence froide et détachée d’une jeunesse qui se retrouve, d’un coup, perdue au milieu d’un deuil à faire. Ici, il s’agit de la mort d’un grand-père, de l’attente de sa mort à la petite boîte propre et nette où seront enfermées ses cendres. Pas de révolte...