La rédaction Franck Mannoni
Articles
Un livre
Ce qu’il faut de nuit

de
Laurent Petitmangin
À visage humain
Un père élève seul ses deux fils dans une région meurtrie par la crise industrielle. Un premier roman poignant de Laurent Petitmangin.
Pour son entrée en littérature, Laurent Petitmangin frappe juste. Des phrases courtes, sans fioritures, brossent les décors en quelques mots. Tout l’espace est dédié à l’âme de ce roman : le vécu, les relations entre les personnages. Un père tente de garder la tête hors de l’eau après la mort de sa femme, décédée d’un cancer. Il prend soin de ses deux garçons qui grandissent dans cette Lorraine post-industrielle située entre Metz et la frontière du Luxembourg. Employé SNCF, militant du parti socialiste, il a assisté au déclin de la sidérurgie et à ses conséquences. Livré à lui-même, il...
Automne de Ali Smith
Professeure assistante dans une université londonienne, Elisabeth Demand rend des visites régulières à Daniel Gluck, un vieil homme qui végète dans une maison de retraite. Les liens qui unissent la jeune femme et le centenaire remontent à l’enfance de l’enseignante. Ce voisin cultivé accepte alors de bon cœur les intrusions de cette gamine espiègle et curieuse. L’air de rien, il veille à son...
Paulownia, de Sylvie Bocqui
Intériorité, introspection, à l’écoute à la fois de l’être et du monde : le livre de Sylvie Bocqui semble placé sous les bons auspices de Pascal Quignard. Une référence assumée qui signe d’emblée un autre rapport à la temporalité. Ici, les sensations, les perceptions et leurs échos dictent leurs règles et rythment les pensées. Une femme, mère de famille, pressent la fin de son couple,...
Les Echappées de Lucie Taïeb
Dans la société dystopique décrite par Lucie Taïeb, l’acte le plus révolutionnaire consiste à lire le dictionnaire sur une radio pirate. Ici, en effet, une novlangue sévit, qui simplifie tout à l’extrême et manie à merveille le vocabulaire de la peur et de la menace. La population est maintenue dans la crainte permanente de la destruction par un ennemi imaginaire. Sur le plan économique, les...
Nous autres, ici-bas
Solitude, doute, fragilité et questionnement définissent l’univers intimiste d’Anita Pittoni (1901-1982), auteure triestine d’une prose poétique envoûtante.
Dans les années 1930, Anita Pittoni acquiert une belle réputation en Italie dans le domaine des arts textiles où elle excelle. En 1930, elle crée des costumes pour L’Opéra de quat’sous de Brecht et Kurt Weill, mis en scène à Milan. Elle participe également à la Biennale de Venise en 1934 et 1942. Ce n’est qu’après la Seconde Guerre mondiale qu’elle se lance dans une aventure complémentaire,...