La rédaction Franck Mannoni
Articles
La Collection de Dominique Paravel
Dans ce huis clos autoroutier, Dominique Paravel magnifie deux aspects de son art narratif : le portrait ciselé et la capacité à confronter le lecteur et ses personnages à un univers décalé. Gabriel Bernier, conservateur du patrimoine désabusé, s’arrête avec sa compagne sur une aire d’autoroute en plein été. Un bref malaise le laisse désorienté. Incapable de retrouver et son épouse et sa voiture, le voici qui erre à la recherche de l’une et de l’autre sur l’aire surchauffée. L’occasion pour Dominique Paravel de dresser, en quelques lignes savoureusement brossées, les caractères exotiques...
Que ma mort soit une fête de Cristian Alarcón
En 1999, Victor Vital, 17 ans, est abattu par la police argentine alors qu’il se rendait sans arme. Ce Robin des Bois moderne était célèbre pour avoir braqué un camion transportant du lait. Il en avait distribué une partie aux habitants des « villas », les quartiers pauvres de Buenos Aires, « à la manière des militants des organisations révolutionnaires des années 1970 ». Cristian Alarcón,...
Le Bonheur est au fond du couloir à gauche, de J.M. Erre
Érudite avec humour, politique avec détachement, l’œuvre de Jean-Marcel Erre étrille les clichés littéraires et les travers de la société moderne. Déjà dans Le Mystère Sherlock et Qui a tué l’homme-homard ? l’auteur s’en prenait aux poncifs du polar avec un décalage séduisant. Cette fois, il s’intéresse à une mode sociétale bien ancrée, la quête éperdue du bonheur. Mêlant l’ironie au cocasse,...
Au puits de Laza Lazarevic
Comme ses contemporains Tchekhov et Tolstoï, l’auteur serbe Laza Lazarevic (1851-1890) a fait de la nouvelle son genre de prédilection. Pas aussi prodigue que ses illustres homologue, l’écrivain-psychiatre n’en raconte pas moins avec réalisme le quotidien âpre de ses concitoyens. Face à l’adversité, ses personnages s’en remettent à la solidarité villageoise. Ainsi, « Au puits », qui relate...
Journal 1944-1945 de Anita Pittoni
La Baconnière poursuit son exégèse de l’œuvre d’Anita Pittoni avec ce Journal tenu du 18 octobre 1944 au 5 août 1945. L’éditrice et écrivaine triestine (1901-1982) y raconte notamment la vie de son groupe d’amis, tous artistes, dans la ville-frontières. Parmi les fidèles figurent les peintres Marcello Mascherini et Federico Righi, le poète Virgilio Giotti et les écrivains P. A. Quarantotti...