La rédaction Ludovic Bablon
Articles
L'âme à fleur de peau
Pour Daniel Keene, un poème est « la première pression à froid de l’existence. » Ses courtes pièces, elles, sont des essences rares.
Daniel Keene est australien. Né en 1955, il écrit pour le théâtre (il a également été acteur et metteur en scène), le cinéma et la radio. Un premier recueil de pièces courtes, véritables petits bijoux, avait été publié par Théâtrales en 2001. Un deuxième volume de quatorze nouvelles pièces courtes est aujourd’hui disponible qui confirme, si besoin était, que Daniel Keene est l’un des auteurs majeurs d’aujourd’hui. Sa singularité continue de nous surprendre et de nous troubler. C’est étonnant qu’en si peu de pages, le lecteur soit happé par chacune des quatorze propositions. L’auteur...
Un livre
Les Chants de l’île à dormir debout (Livre de Centhini)
de
Élizabeth D. Inandiak
Les Chants de l’Île à dormir debout
Sur ce gros livre, un bandeau rouge déclare : « La grande épopée mystique et érotique javanaise enfin retrouvée ». On attend donc une somme de littérature ethnique dans le genre du Roman de Gengi ou du Roman de Baïbars, la fraîcheur primitive des sagas, du cycle des barons révoltés ou du Livre des morts. On ouvre un livre bien différent, relookage façon Reader’s Digest d’une œuvre de 200 000...
Un livre
Pitiés
de
Philippe Raulet
Pitiés
Une femme rêvait de voir la mer,/ pas n’importe où, et c’est le drame,/ ou presque, on va comprendre« , ainsi commence ce 6e roman de Philippe Raulet, -qui continue, sans effort, avec une lisibilité étonnante, à faire bouger sur 300 pages une petite famille pauvre (un chômeur, sa femme douce, deux enfants) et quelques personnages extérieurs, bien typés. À partir d’une affiche »de...
Un livre
Les Moments littéraires N°9
Bref
Revue de l’écriture à la première personne et du journal intime, Les Moments littéraires consacre un dossier à la romancière et poétesse Jocelyne François. L’auteur de Joue-nous « España » (prix Femina 1980) nous introduit dans sa vie, avec ses ennuis de santé, son amour de trente ans pour Claire, une concertiste, ses projets littéraires. Soumise à la question, elle raconte son étrange et...
Un livre
Revue des sciences humaines N°266/267
Bref
Chez Proust, chez Jarry, chez Dali, chez Barthes et chez Walter Benjamin, chez Ôé, chez Lovecraf, les chercheurs invités au
colloque du Centre culturel international de Cerisy-la-Salle (le célèbre colloque où se débattit le Nouveau Roman) débusquent les diverses déclinaisons du motif du livre imaginaire : roman écrit, trouvé, lu par un personnage dans un roman, La Recherche du temps perdu...
Médiatocs – chronique
Au milieu suinte une rivière
Avec les mauvaises recettes du roman de terroir, on a de quoi écrire beaucoup de mauvais romans. Christian Signol en a bâclé un au hasard.
C’est l’histoire… de… trois enfants, et de leurs par… Non, disons-le plutôt ainsi : comme l’indique sa première phrase « Nous étions trois enfants libres et sauvages, heureux comme on l’est à cet âge, dans l’aube sans fin de nos vies », dès le départ La Grande Île est un texte atone. Il tergiversera 230 pages pour nous présenter maximum dix éléments. D’abord, le lieu : rural, près d’une rivière, en Dordogne ; le moment : aux alentours d’une Seconde Guerre mondiale qui ne marmonnera son nom que très sourdement sur quelques pages ; cinq personnages fixes (la famille), plus deux faire-valoir...
Bouz de Moix
L’idée du roman : Mohammed Atta s’est jeté contre les tours parce qu’il manquait de sexe. Ce n’est pas une idée ? Pas grave, ce n’est pas non plus un roman.
On ne peut pas rendre compte de ce livre en faisant comme si on y était entré, comme si on l’avait vécu ; on n’y vit rien, que les artifices de conception habituels du roman de masse. L’auteur a d’abord sélectionné deux grands centres d’intérêt médiatiques et mondains : les nouvelles sexualités, sur le mode du sordide le plus gras, jusqu’à la couenne ; et le terrorisme musulman, via la figure...
Une auteure du dimanche
Femme bafouée, bourreau des cœurs, champ de roses dilué dans un Atlantique de larmes, Christine Orban donne son 13e roman d’avant-garde. Le talent a encore pleuré !.
Quand il découvre le titre du livre : La Mélancolie du dimanche ; le titre du prologue : Dimanche ; la première phrase : Nous étions dimanche ; le titre de la première partie : « Les dimanches sont de longues nuits », disait ma grand-mère ; le titre du premier chapitre : Une lettre un dimanche ? ; puis quand il en a terminé avec cette hallucinante exposition, le lecteur le moins averti a déjà...
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