La rédaction Martine Laval
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Articles
Bologne, mio amore
Le Chemin de fer crée une nouvelle collection de romans noirs. Où l’on retrouve le truculent italien Loriano Macchiavelli et son personnage fétiche, le sergent Sarti Antonio.
C’est un type ordinaire qui a toujours l’air d’être dans « le coaltar ». Un peu gris, un peu chiffonné – fatigué. Son chef le houspille sans cesse. Lui, il bougonne et n’en fait qu’à sa tête. Quand il est vraiment préoccupé, il parle tout seul à voix haute. Il a aussi les intestins capricieux, parfois, en plein boum, il doit se réfugier fissa aux petits coins. Il maudit sa ville, Bologne, il maudit l’Italie et la terre entière, la corruption et tutti quanti mais ça ne change rien. « Parfois, Sarti raisonne comme un vrai beauf » écrit Loriano Macchiavelli, qui, coquin ou… un brin...
Tout sur la mère
En se racontant, de sa naissance à aujourd’hui, Marianne Rubinstein met à jour l’histoire d’une époque. Encore mieux : une histoire des femmes.
Tant que l’on ne sait pas, on ne peut pas oublier : si l’on veut pouvoir oublier, il faut commencer par savoir. » C’est au détour de la page 85, vers la fin de l’ouvrage, que cette petite phrase surgit presque furtivement. Elle donne pourtant tout son sens à ce Bord de mère. Pour savoir, sans doute faut-il écrire, s’acharner tranquillement à ce travail de précision, accepter de fouiller sa...
Demain, je vivrai
José Vieira, fils de travailleur portugais, fait le récit de son enfance dans un bidonville. Un texte fort, pudique et politique.
À l’école, il se tient à carreau. En quelques mois, il a appris le français, appris à encaisser les railleries des autres gosses. Il ne connaît pas les feuilletons de l’époque, Zorro, Thierry la fronde. Chez lui, il n’y a pas de télé encore moins d’électricité. Quant à l’eau, il faut vaincre une boue gluante pour aller remplir ses seaux. La maison de José Vieira, c’est une baraque, une parmi...
Ni dieu, ni mec
Avec ses Chiennes de garde, Dahlia de la Cerda en met plein la vue – et même la gueule. Petit traité de féminisme et de survie dans la jungle mexicaine d’aujourd’hui.
Gare à celui qui osera encore dire que les filles sont des mauviettes ou des salopes, qu’elles n’ont que ce qu’elles méritent, à savoir coups, humiliations, viols. C’est fini. L’heure est à la relève sinon à la révolution. Dahlia de la Cerda brandit une littérature d’un genre nouveau, combine des mixes plutôt contraires : des coups de poing et de la tendresse, un parler populaire, vulgaire,...
L’amour sur des rails
Dans le Paris trépignant des années 1950, Paul Guimard imagine une histoire de cœur impossible. Ou comment piéger la fatalité. Réédition de Rue du Havre.
Il se nomme Julien Legris, pas Lenoir ou Leblanc, non, il est tout entier de ce gris passe-partout, couleur passe-muraille. Il est arrivé au « désert glacé de la soixantaine » sans fredaine, sans le moindre petit drame, un peu comme le monsieur William de Jean-Roger Caussimon1. Julien Legris a fait la Grande Guerre « sans autre action d’éclat que celle de survivre. » Pas une égratignure....