La rédaction Martine Laval
Articles
Ni dieu, ni mec
Avec ses Chiennes de garde, Dahlia de la Cerda en met plein la vue – et même la gueule. Petit traité de féminisme et de survie dans la jungle mexicaine d’aujourd’hui.
Gare à celui qui osera encore dire que les filles sont des mauviettes ou des salopes, qu’elles n’ont que ce qu’elles méritent, à savoir coups, humiliations, viols. C’est fini. L’heure est à la relève sinon à la révolution. Dahlia de la Cerda brandit une littérature d’un genre nouveau, combine des mixes plutôt contraires : des coups de poing et de la tendresse, un parler populaire, vulgaire, bruissant tout chaud du macadam et une finesse d’esprit à faire crever de jalousie nos piètres penseurs. Les onze nouvelles de son recueil Chiennes de garde composent une sorte de roman, puisque les...
L’ange noir
Écorché vif et sensuel comme jamais, l’écrivain signe Les Vivants au prix des morts. À la fois récit intime et thriller frénétique.
Suis-je trop naïf ? Trop sensible ? Fragile ? Suis-je trop romanesque ? Trop impulsif ? Imprudent ? Est-ce René Frégni qui s’interroge ? Ou est-ce son personnage ? ce narrateur qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau… Prince de l’intime (du récit) et roi de l’entourloupe (de la fiction), René Frégni a inventé le style René Frégni, un concentré de vérités et de mensonges, de lumières...
La fièvre au corps
Bienvenue à bord d’un vaisseau fantôme qui au gré des tempêtes défie la morale et prône le désir. Un roman signé par un maître de la beauté.
Il est le capitaine. Seul maître à bord après Dieu – celui qui n’existe pas. Il est le capitaine… il est donc Dieu, une chose ni vivante, ni morte. Peut-être, est-il un monstre ? Peut-être est-il est notre conscience ? Contre toutes les apparences, notre capitaine existe bel et bien puisqu’il est le narrateur de La Glace et le sel, une histoire sulfureuse, écrite sous hautes tensions. Chargé...
Winter is coming de Pierre Jourde
Se dire, après coup, « qu’on a été idiot d’espérer quand même, de se raccrocher, de lutter ». Se dire encore que la douleur « il faut bien la dorloter un peu, comme on dorlote le nourrisson monstrueux, la douleur est encore la vie, qui nous relie aux morts ». Se dire désormais « que les souvenirs à présent seront toujours des regrets ». Se dire, et puis l’écrire. Quand on est écrivain...
Sexy folies
Femme en pleine crise de nerfs, mais pas que. Avec un humour dévastateur, l’écrivaine espagnole met en scène une amoureuse de la vie.
Il est jeune. Il a 30 ans (la claque !). Il est beau comme un dieu Adam. Son « corps puissant frôle le miracle » et cloue sur place la sexy Soledad, qui, elle, affiche au compteur soixante balais. Malgré (malgré ?) son âge, la narratrice cent mille volts imaginée par Rosa Montero n’a pas dit son dernier mot. Se résigner lui est impossible. Faire le deuil de ses illusions, no, et puis quoi...