La rédaction Pascal Paillardet
Articles
Un éditeur
Coups de feu sur la ville
Claude Mesplède lance les premiers titres de la collection « Noir urbain » (Autrement), qui passe au crible du polar la cité contemporaine.
Dans la chambre noire du polar, où les bains ont l’odeur du sang, les tirages sèchent au cou des pendus. Dans ce laboratoire, l’écriture est une manière d’émulsion. « Le personnage central d’un roman noir joue le rôle d’un révélateur. Peu importe qu’il soit commissaire, détective privé ou agent immobilier, l’essentiel est qu’il soulève les coins du tapis pour montrer au lecteur que des mégots ont été cachés dessous. Dans un polar, le héros se penche derrière les rideaux, racle la poussière en quête des vérités enfouies ». Depuis sa découverte au début des années 1960 du roman noir...
Un livre
Livre d’or
de
Bernard Duvert
L’appel de la chaire
Engagé sur les fronts baptismaux de l’écriture et de la peinture, Bernard Duvert publie son Livre d’or. Prêtre iconoclaste, il poursuit dans ce récit sa troublante mise à nu d’une mystique de la chair.
L’insatiable Mélanie se serait sans doute abandonnée avec ferveur au catéchisme de ce prêtre-là. Plaise à Dieu qu’il lui aurait gracieusement accordé quelques cierges pour accomplir ses gourmandes prières. En guise de salut, une fois rassasiée de candélabres, Mélanie, l’ouaille gloutonne chantée par Georges Brassens, aurait succombé à la littérature charnue de Bernard Duvert, et à sa peinture...
Un livre
Fruit rouge
de
Julien Bouissoux
Fruit rouge
Marie-Madeleine. Un prénom à siroter de l’infusion tiède en s’encanaillant, lors de rares après-midi de frivolités, aux récits des roucoulades amoureuses de Thérèse, une amie de théière. Marie-Madeleine aux désirs bridés, à la quarantaine confuse, au corps chaque soir soigneusement replié dans le lit conjugal partagé avec Achille le notaire ; mais Marie-Madeleine toute prête encore à subir...
Un livre
Le Livre des vices
de
Auguste Corteau
Le livre des vices
La littérature pornographique est la maîtresse assidue et castratrice du vice. Si elle se délecte de la débauche sexuelle, elle ignore la dépravation morale ou la cruauté psychologique. Il faut donc à l’écrivain beaucoup d’aplomb, de talent et de fantaisie -à défaut d’expérience- pour célébrer le vice sans le restreindre à la seule perversité charnelle. Auguste Corteau ne manque pas...
Un livre
Bassotuba n’est plus là
de
Paolo Nori
Mikado littéraire
C’est une littérature en charpie, nerveusement rafistolée, faite de grammaire rudoyée et de rognures de phrases. L’Italien Paolo Nori ignore le cambouis des établis littéraires où s’élabore, depuis Flaubert, la « mécanique compliquée » de la phrase. Il préfère jouer au mikado avec les clefs à molette. Son premier roman, Bassotuba n’est plus là !, publié en Italie en 1999, ressemble à ces 2 CV...