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Ni dieu, ni mec
Avec ses Chiennes de garde, Dahlia de la Cerda en met plein la vue – et même la gueule. Petit traité de féminisme et de survie dans la jungle mexicaine d’aujourd’hui.
Gare à celui qui osera encore dire que les filles sont des mauviettes ou des salopes, qu’elles n’ont que ce qu’elles méritent, à savoir coups, humiliations, viols. C’est fini. L’heure est à la relève sinon à la révolution. Dahlia de la Cerda brandit une littérature d’un genre nouveau, combine des mixes plutôt contraires : des coups de poing et de la tendresse, un parler populaire, vulgaire, bruissant tout chaud du macadam et une finesse d’esprit à faire crever de jalousie nos piètres penseurs. Les onze nouvelles de son recueil Chiennes de garde composent une sorte de roman, puisque les...
B(r)ouillon de poule
Manuel de chasse et de pêche à l’usage des filles, tel est le titre alléchant du dernier roman de l’Américaine Mélissa Bank. « Drôle à la Woody Allen » ne craint pas de surenchérir la quatrième de couverture. Malheureusement, le produit s’avère des plus insipides. Voire un tantinet avarié. Encore très prisée par certaines arrière-cuisines éditoriales, la recette de ce bloubiboulga aux...
Un réveillon mortel
Comment attirer les clients lorsqu’on tient une auberge sur une île écossaise, loin de tout ? Eric a une idée, peut-être la dernière, avant le dépôt de bilan, diffuser une petite annonce : « Vous redoutez Noël ? Partez vous réfugier dans un petit hôtel au bout du monde. » Cinq Noëlophobes, un psychanalyste, une star des médias, un jeune acteur mythomane, une vendeuse et un militaire, cinq...
Histoire à étages
Gesualdo Bufalino applique avec bonheur « le principe de l’incohérence » comme moteur débridé de la fiction. Un roman faussement loufoque.
C’est le privilège de l’auteur que de tuer qui il veut et d’improviser des catastrophes. » Gesualdo Bufalino (1921-1996) est un écrivain facétieux. Non content de distiller son amertume enjouée devant le petit désordre du monde, il épaissit le trait, parodie, brouille les pistes, s’en remet au hasard pour justifier l’impossible. Elégant contrefacteur, cet habile funambule nous offre là un...
Famille, je vous hais
Chaleureuses, gentiment chamailleuses, les quatre sœurs du dernier roman d’Anne Fine ont quelque chose des filles du docteur March. Elles vivent unies comme les doigts de la main et leurs journées s’étirent lentement, dans l’odeur d’encaustique, en de longues et quotidiennes conversations téléphoniques. Quand Liddy, la cadette, annonce son intention de se marier, une rumeur parvient...