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Révélations des images
Tout commence par un album de photographies anonymes, sans légendes, acheté de nos jours sur un marché aux puces de Sofia. Les images datent des années 1950. On y voit des hommes et des femmes bien habillés qui posent pour l’objectif, prennent un avion, un bus, un bateau, et se présentent au monde ainsi, souriants et unis. Ils se rendent visiblement dans un « pays frère », en RDA, pour un projet inconnu. Ils prononcent des discours au-dessus de longues tablées, observent avec curiosité des danses folkloriques et visitent de prestigieux bâtiments. Peut-être travaillent-ils dans...
Un livre
Le Château de Béla Bartók
de
Max Genève
Batók, compositeur incarné
La biographie romancée constitue un genre ingrat : elle est à l’histoire ce que le hamburger est à la gastronomie et souvent elle englue le lecteur dans une guimauve de princesse. On pourra donc n’être que reconnaissant à Max Genève de nous épargner les mièvreries d’un genre qui alimente les conversations des salons de thé surannés. Le Château de Béla Bartók offre, de plus, une perspective...
Sexe de sauvetage
Avec ce livre hors-norme, Richard Morgiève détruit sur son passage tout ce qui ressemble Mal. Mot de pass Sex vox dominam ;.
Le point de départ de ce roman est d’une banalité navrante : un homme que sa femme quitte pour son meilleur ami. Une situation comme celle-là est la porte ouverte aux meilleures façons d’écrire un mauvais livre.
Et c’est vrai qu’il commence mal, voilà notre narrateur qui se surnomme Kadabideur (?) errant la nuit au volant de son cabriolet de luxe (Monsieur dirige une agence de pub), fumant...
Le Petit Parmentier
La nuit est toujours fiévreuse et poisseuse chez Denis Belloc. Les paumés, le visage plissé, y déambulent en éructant leur désespoir et leurs rêves à quatre sous. Avec Le Petit Parmentier, son septième roman, du nom d’un bistrot du XIe arrondissement, l’auteur de Néons porte un nouveau regard affectueux et poétique sur la déchéance sociale, cette précarité urbaine qui vient s’accrocher au...
La réalité structurée comme une fiction
Dans ses fictions, Alain Nadaud n’a cessé de tendre sa plume vers l’origine. Avec Le Livre des malédictions, il se met en quête de l’écriture divine et, en chemin, dévoile la face cachée de Dieu.
Alain Nadaud a toujours pris la littérature comme objet de fiction. Pour lui, le roman est son propre sujet, l’acte d’écrire sa propre justification et si « avant toute chose était l’écrit », depuis ne reste que la question du pourquoi. Quel est le rapport ambigu et tenace du livre et de l’homme, quelle est la cause de la pérennité de cette étrange fusion ? Car pour lui, il est évident que...