RUBRIQUE Égarés, oubliés
Les articles
Un auteur
Lella est une icône
Troisième épouse de Georges Arnaud, Lella Facchini a été la muse d’Édouard Boubat avant de devenir romancière et journaliste.
Je n’éviterai donc aucun lieu commun. Je ne sais pourquoi j’avais pensé que vous écriviez avec surexcitation. C’est la violence de vos livres qui m’a donné cette idée toute faite. » Celle qui s’exprime ainsi un jour de mai 1957, c’est la trentenaire Lella Arnaud, qui pige pour Les Lettres nouvelles depuis quelque temps. À la parution de La Fin d’un primitif (traduction Yves Malartic, Gallimard, 1956), elle a la chance d’interroger l’auteur de romans noirs américain Chester Himes qui vient de publier l’un de ses livres les plus troubles, « un cauchemar d’alcoolisme, de sexualité effrénée...
Un auteur
Commedia all’improvviso
Novateur, l’Italien Ettore Settanni (1901-1985) a laissé un livre remarquable et dans l’entourage de James Joyce un souvenir partagé.
Tout s’aplanit dans l’heure plate. » C’est sur cette phrase énigmatique que s’achève la première page du roman Les Hommes gris qu’Ettore Settanni publie chez Rieder en 1937. La préface est de Valery Larbaud, grand italianisant comme on sait. Le critique Ramon Fernandez lui consacre toute son attention dans Marianne le 14 juillet : « M. Ettore Settanni a horreur de la mise en scène. Il nous...
Un auteur
Marie de la colline
Incarnation de sa région, Marie Mauron l’institutrice a connu une carrière remarquable, au point d’être surnommée la « Colette de Provence ».
Roumanille ! Peut-on imaginer patronyme plus provençal que Roumanille ? Et peut-on imaginer destinée plus littéraire que celle de Marie-Antoinette Roumanille ? Elle naît le 5 avril 1896 à Saint-Rémy-de-Provence. Elle était destinée à être une incarnation de ce pays d’olivettes et de romarin, de soleil, de senteurs et d’accent. Son père, formidable conteur descendant d’une lignée de paysans,...
Un auteur
Forgues, un diable d’homme
Premier traducteur de Melville, ce critique redouté fut à l’instar de Philareste Chasles un importateur de la littérature anglo-saxonne en France.
Le 1er janvier 1843, le romancier Léon Gozlan écrit au critique E.-D. Forgues : « Mon cher Forgues,/ Depuis bientôt huit ans que vous prenez la peine d’appliquer votre spirituelle critique à mes œuvres, vous devez vous apercevoir, sans doute à regret, car vous avez un but en me critiquant, que je ne me hâte pas d’entrer dans la bonne voie. (…) ne pensez-vous pas qu’il est temps de mettre fin...
Un auteur
« Je chante, je nage, je cours »
Romancière et directrice du Journal de la Femme, Raymonde Machard fut l’archétype de la femme rugissante des années 1920.
Moins casse-cou que Titaÿna et plus vamp qu’Andrée Viollis, plus crédible qu’Isabelle Eberhardt mais moins chatte que Colette, Raymonde Machard incarne la Femme des Roaring Twenties. Lorsqu’elle lance le samedi 12 novembre 1932 son Journal de la Femme, on ne parle que d’elle. Depuis le début de son activité de journaliste et la parution de son premier roman, Tu enfanteras…, roman de 1919 où...