RUBRIQUE Poésie
Les articles
Je deviens (séances) de Jean-Marie Gleize
Parmi maints essais sur la poésie, dont le fameux Poésie et figuration (1983) ou encore À noir. Poésie et littéralité (1992) ainsi que ses travaux sur Francis Ponge, Jean-Marie Gleize a publié une série de livres de poésie (de Léman [1990] à Trouver ici [2018]) dont le champ d’interrogations, de réponses, de positions, paria sur une poésie dite « négative », voire sur ce que le programme de sa revue Nioques appela plus tard « post-poésie ». Programme auquel le travail de JMG se tint, mais très en biais, ou qu’il déborda toujours. Insistant sur quelques obsessions profanes (la nudité, la...
La fenêtre immobile
Premier recueil de poèmes d’un professeur de lettres de 37 ans, La Fenêtre immobile, c’est juste le lieu d’où les yeux voient. Il y a des mouvements, des bruits, des éclats de son et de lumière partout, le jour lui-même devient une grande chaufferie grondante. Ce recueil est d’abord un concentré d’énergies. Des fragments de proses qui se mêlent à des vers concis et courts ressort la topologie...
Strophes pour Feurer
La poésie comme une architecture élévée par la seule puissance du verbe : c’est ainsi que se lisent les Strophes pour Feurer écrites par le Gascon Bernard Manciet. Inspiré par les tableaux empreints de spiritualité de René Feurer, photographiés dans la Collégiale d’Uzeste, Bernard Manciet a construit les séquences d’un chant tellurique aux couleurs de rosace et d’une massivité minérale. Cette...
Deluy, empathiquement
Un essai, comme une manière d’hommage, consacré à un des personnages clés de la poésie contemporaine. Complaisant et discutable.
L’ambition de ce travail serait de faire en sorte que le personnage cesse d’occulter le poète. » Cet avertissement de Claude Adelen n’a vraiment rien d’excessif : Henri Deluy est bien de ces écrivains dont l’œuvre ne représente qu’une part infime de leur travail littéraire. Né en 1931, Henri Deluy est aujourd’hui connu en tant que directeur de la revue Action Poétique, qu’il dirige depuis...
Un livre
Le Grésil
de
Jacques Dupin
Le fouet de la grêle
Le poète Jacques Dupin se bat avec sa langue et nous la jette, en miette : avec Le Grésil, c’est encore ce fond noir du crops qui parle, et secoue.
Dans L’Éboulement (éd. Galilée, 1977), la seule pièce de théâtre que le poète Jacques Dupin a écrite, Ottilia lance à Thomas : « Je n’ai rien à soustraire / rien à donner », qui lui répondra « Excepté l’angle aigu / la pincée de sel / le refuge sous ta paupière… ». Excepté l’angle aigu, excepté ce qui troue l’œil et lui échappe toujours, excepté cette pincée de sel, jetée à la diable sur la...