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Domaine étranger Bovary à la catalane

avril 1993 | Le Matricule des Anges n°4

Le dernier Juan Marsé publié en français n’est pas le dernier écrit par le Barcelonais. Précision utile pour ceux qui, comme nous, se sont enthousiasmés pour Adieu la Vie, adieu L’Amour (Bourgois, 1992). Teresa l’après-midi, écrit en 1966, n’a pas la même complexité structurelle que ses précédents romans. L’intrigue tient à peu de chose : un voyou amoureux d’une enfant riche et rebelle dans Barcelone la chaude. C’est tout et ce serait peu si le talent de Juan Marsé n’élevait pas le roman au-dessus de la simple histoire. Sorte de Madame Bovary qui se déroulerait dans l’Espagne de 1965, le roman, impitoyablement, brûle les illusions de ses principaux personnages. D’abord « Bande-à-part », sorte de James Dean des bas quartiers, voleur chevronné de motos vrombissantes et qui ne rêve que de réussite sociale, refusant la compagnie de ses semblables pour décrocher le pampon d’une liaison avec un riche bourgeoise. « Bande-à-part » se veut cynique et dur, comme le Rodolphe du roman de Flaubert, mais sa carapace n’est pas aussi solide qu’il le croit. Ensuite, Teresa, blonde jeune fille qui sillonne les rues de Barcelone à bord de sa Floride blanche, beauté glacée de magazine, qui se veut révolutionnaire et rêve d’une chaude promiscuité avec le peuple. Et puis enfin, les seconds rôles qui chacun leur tour seront bernés par la vie. Juan Marsé est un romancier cruel ; il nous offre toutes les couleurs de la Méditerranée où s’abreuve la vie barcelonaise, il nous offre saveur salée et sable chaud, nuits bleutées traversées par les éclairs chromés des motos volées, il nous offre l’amour sensuel comme on en rêve à dix-sept ans et d’un coup, il nous retire la carte postale. Les désirs des hommes sont plus grands que leur vie.

Teresa l’après-midi
Juan Marsé

Traduit de l’espagnol
par Jean-Marie Saint-Lu
Christian Bourgois
433 pages, 160 FF

Bovary à la catalane
Le Matricule des Anges n°4 , avril 1993.